Bravo au 5000 manifestants du 10 septembre à Clermont-Ferrand.

Les organisations se rencontrent au niveau national pour construire la suite de la lutte.

Unitairement, CGT, FO, Solidaires, FSU et UNEF sont, sur la réforme des retraites, en désaccord avec les orientations gouvernementales actuelles comme avec celles de Balladur en 1993, celles de Fillon en 2003, celles des régimes spéciaux en 2007 et encore… celles de Fillon en 2010. Ce 10 septembre n’est qu’une première étape, il faudra que nous amplifions cette mobilisation pour faire entendre notre opposition à cette réforme le 18/09 pour le conseil des ministres et le 4/10 au moment du passage de la réforme à l’Assemblée. La FSU agira dans ce sens.

L’annonce du passage à 43 années de cotisations à l’horizon 2020 revient à priver de retraite décente bon nombre d’étudiants, de diplômés, de précaires et de personnels dont l’entrée dans la carrière sous forme pérenne est tardive et retardée par la pénurie budgétaire, par la diminution progressive des emplois de titulaires dans le public et par le démantèlement progressif des contrats de travail stables dans le privé.

L’allongement de la durée de cotisation fixe des conditions inaccessibles à ceux qui connaissent des durées d’études, de formation, de recherche d’emploi non négligeables. Le système de rachat d’années d’études en début de "carrière", même accompagné d’une aide forfaitaire, est nettement insuffisant au regard notamment des difficultés financières des étudiants, des précaires et des privés d’emploi.

Déjà beaucoup de salarié(e)s du privé et du public n’atteindront pas le nombre d’années de cotisation permettant d’accéder à une retraite à taux plein à 62 ans, notamment parmi les femmes, et se verront appliquer la double peine de la décote.

Avec un chômage structurellement élevé et un âge moyen du premier emploi stable de 27 ans, il est déjà quasiment impossible de valider la totalité des annuités. L’allongement de la durée de cotisation qui obligerait les seniors à rester en activité ne ferait que diminuer les recrutements pour les jeunes diplômés et les précaires.

Pérenniser le système solidaire de retraite par répartition nécessite de réparer les injustices engendrées par les précédentes réformes et d’abroger les lois Balladur, Fillon et Woerth-Sarkozy. Il faut en finir avec la précarité et sortir des logiques qui ont diminué le niveau des pensions et créé des inégalités, notamment entre les femmes et les hommes. Le financement des retraites nécessite de construire des alternatives par l’apport de ressources nouvelles, tout particulièrement en améliorant le pouvoir d’achat des salariés et en créant des emplois. Il est urgent de réformer notre système de retraite :

• Il faut augmenter l’ensemble des salaires, du privé comme du public, ce qui impose d’en finir avec le gel du point d’indice et de revaloriser réellement le Smic.

• Il faut cesser les cadeaux des exonérations de cotisations sociales pour le patronat, au montant très largement supérieur au « déficit » de 20 milliards d’euros annoncé pour 2020 !

• Il faut mettre en œuvre des dispositions pour que les années d’études et autres ruptures de cotisation ne soient pas préjudiciables aux conditions de départ en retraite.

"-" Exigeons la retraite à 60 ans pour toutes et tous, à taux plein après 37,5 annuités de cotisation.

"-" Exigeons la suppression du système de décote / surcote.

"-" Exigeons le taux plein de 75 % du salaire calculé sur les 10 meilleures années pour le privé, ou les 6 derniers mois pour le public.

"-" Exigeons la prise en compte des années de formation, de stages, de précarité, de chômage.

"-" Exigeons l’amélioration de la situation des polypensionnés et des femmes.

"-" Exigeons les départs anticipés pour pénibilité et temps partiel favorisé en fin de carrière.

"-" Exigeons le minimum garanti et l’indexation des retraites sur les salaires.

"-" Exigeons le financement par taxation des revenus boursiers.

Pour changer de cap et faire face à la situation, il faut rompre avec les politiques d’austérité dictées par la troïka européenne et redonner confiance aux salarié(e)s, aux étudiant(e)s et aux privé(e)s d’emploi dans le système solidaire de retraite et de protection sociale imposé par le CNR !! Retrouvons-nous rapidement.