Calendrier et interventions de la FSU.

Informations sur le PRDFLes travaux et les concertations concernant le PRDF se poursuivent. Une réunion CCREFP co présidée par la vice présidente du Conseil régional ( A. Arnaud-Landau ) et le préfet Berard s’est tenue le Jeudi 20 avril avec comme ordre du jour un rapport d’étape sur l’élaboration du PRDF. A. Bussière, Vice président du CR et le Recteur sont intervenus également.

Le bilan des phases précédents de concertation ( 13 groupes de travail thématiques se sont réunis trois fois – le groupe 13 faisant un semblant de synthèse – ainsi que 19 groupes de travail correspondant à des domaines de formation) a été très succinct. Nous – FSU – avons, à ma connaissance, été présents dans 6 groupes de travail thématiques et dans 4 ou 5 domaines de formation. Nous avons déposé huit contributions écrites.

Les six orientations d’ensemble présentées au stade actuel de la concertation pourraient « constituer la base du PRDF » dit le document préparatoire, chacune se déclinant ensuite en « fiches action » La phrase terminale de présentation donne un assez bon aperçu de la « philosophie » d’ensemble : « Ambitieuse dans leurs objectifs, ces actions pourront être réalisées sans dépense supplémentaire significative, par synergie ou mutualisation des moyens existant » . Ces orientations sont les suivantes :

—favoriser l’égalité des chances entre tous les citoyens

—permettre à chacun d’être acteur de sa formation tout au long de sa vie

—construire une offre de formation qui permet l’accès et le maintien durable dans l’emploi et qui répond aux enjeux économiques de la région.

—développer une offre de formation qui rend les territoires attractifs et permet un développement durable.

—participer avec la formation à la construction d’une région dynamique, attractive, ouverte sur l’Europe et le monde.

—proposer un véritable service public de formation, cohérent et diversifié
( NB. Cette dernière orientation était absente au départ. Nos interventions auront au moins servi à combler cet « oubli »..).

Ces travaux devraient maintenant être présentés dans les bassin emploi selon le calendrier suivant :


Lundi 22 Mai Moulins ( 16 h), Lycée J. Monnet.


Mardi 30 Mai Issoire ( 16 H), Carré Culturel.


Jeudi 1er Juin Aurillac ( 16 H), Espace des Carmes.


Mardi 6 Juin Montluçon ( 16 H), Communauté d’agglomération.


Jeudi 8 Juin Ambert( 16 H ), Lycée B. Pascal.


Lundi 12 Juin Sancy Combrailles 16 H, Vulcania


Mardi 13 Juin Yssingeaux ( 16 H), Lycée agricole.


Lundi 19 Juin Saint Flour ( 16 H), Rex.


Mardi 20 Juin Thiers ( 16 H), CCI.


Mercredi 21 Juin, Le puy en Velay ( 16 H ), Espace P. Cardinal.


Jeudi 22 Juin. Clermont-fd ( 16 H ), Halle d’Auvergne, Cournon.


Lundi 26 Juin ( Vichy. ( 17 H 30 ), Lycée V. Larbaud.


Jeudi 29 Juin Mauriac ( 16 H ), Salle A. Thivet.

On ne sait pas exactement qui sera invité mais ce seraient en priorité les « acteurs locaux ». Il est prévu 60 à 200 personnes par bassin, les CA et conseils de perfectionnement des lycées et CFA étant invités. Sur Clermont 300 à 500 personnes sont prévues.

A l’automne, le projet de PRDF, en principe disponible mi Septembre ( et récrit par une société de conseil…..) sera soumis pour avis consultatif aux : conseils généraux, CESR, Chambres consulaires, CCREFP, CAEN, comité régional de l’enseignement agricole. Le retour des avis de ces instances devra se faire pour le 10 Novembre.

Ci joint mon intervention au CCREFP.

Dans les semaines qui viennent une petit livre publié sous l’égide de l’Institut de formation de la FSU ( Formation professionnelle, regard sur les politiques territoriales, coordination Y . Baunay et F. Vergne ) devrait paraître ( très beau pas cher… vous pourrez le commander.. )

Le 8 Mai 2006 – Francis Vergne –

Intervention au CCREFP.

Je voudrais au nom de la FSU qui s’est beaucoup impliquée dans l’élaboration du PRDF réagir par quelques remarques au « point d’étape » qui nous a été présenté. Je voudrais également en préalable saluer à mon tour le travail de concertation effectué et la volonté affichée de démocratie participative. Nos interrogations portent avant tout sur la distance qui existe entre les objectifs généraux et généreux affichés d’une part et les orientations finalement retenues et les moyens mis en oeuvre d’autre part.

La première interrogation qui est également la première déception porte sur le fait qu’à aucun moment le rôle central et structurant du service public et laïque d’éducation et de formation ( et par extension du service public de l’emploi pour les formations concernant prioritairement les salariés et demandeurs d’emploi ) n’est affirmée, que ce soit en matière de formation initiale, de VAE ou de formation continue. Le service public semble n’être qu’un acteur parmi d’autres et non l’axe autour duquel et en fonction duquel se répartissent l’ensemble des formations. A nos yeux le service public est le garant indispensable d’une certaine qualité de formation et d’une égalité de traitement sur tout le territoire des demandes individuelles et collectives. Notre crainte est donc que le PRDF perde en efficacité et en lisibilité tant il risque d’être soumis à des tiraillements entre acteurs et structures multiples, poursuivant chacun pour son compte des objectifs extrêmement divers.

Cela introduira ma seconde remarque. Nous concevons pour notre part le PRDF comme un instrument pour résister et faire reculer la marchandisation de la formation qui a hélas gagné beaucoup de terrain au cours de ces dernières années. Il y a encore beaucoup à faire en particulier en matière de formation continue qui reste pour l’essentiel un marché fort lucratif. Dans le domaine sanitaire et social, dans bien des formations liée aux au métiers du sport et de l’animation par exemple, les charges financières sont extrêmement lourdes pour les demandeurs de formation et ce d’autant plus qu’elles pèsent bien souvent sur des personnes aux revenus très modestes. ( Sais-ton suffisement que le moindre BAFA revient à plus de 1000 euros et ne parlons pas du coût d’une formation d ‘auxiliaire de puériculture.) Une logique de service public doit impérativement prendre le pas et constituer un axe fort du prochain PRDF.

Ma troisième remarque traduit ici un désaccord de fond avec la façon dont la région semble épouser la thèse gouvernementale de la priorité accordée au tout apprentissage au détriment de la formation professionnelle sous statut scolaire ( qui n’exclut pas bien au contraire des séquences éducatives et des périodes de formation en entreprises mais cela sous contrôle pédagogique adapté). Aujourd’hui une formation qui a fait ses preuves et qui a permis en quelques années une élévation sans précédent des niveaux de formation ( avec la systématisation du bac professionnel ) est déstabilisée à la fois en raison du désengagement de l’état ( qui se traduit par des fermetures douloureuses de section et des menaces sur certains établissements ) et d’une offensive idéologique qui tend à réduire la formation professionnelle à ses aspects les plus utilitaristes et les plus étroits. Dans un contexte de baisse relative de la démographie scolaire, l’acceptation a critique des objectifs quantitatifs d’accroissement de l’apprentissage ne peut que se traduire par une mise en péril de sections de LP. Nous pensons que le choix historique et que le modèle pédagogique et social d’une formation professionnelle sous statut scolaire ( avec sa triple dimension formation générale, formation civique, formation technologique et professionnelle ) doit être confortée et nous regrettons que ce ne soit pas le cas aujourd’hui. Globalement nous pensons que l’apprentissage coûte très cher à la région et au contribuable et qu’au regard de bien des indicateurs ( nombre de ruptures de contrats en particulier) il est loin d’avoir fait ses preuves. Au lieu de vouloir courir le lièvre d’un développement tous azimuts dans tous les secteurs et à tous les niveaux de diplômes nous estimons qu’il y aurait mieux à faire : améliorer l’apprentissage dans les secteurs et pour les diplômes pour lesquels il joue un rôle effectif dans le renouvellement de la main d’oeuvre ( CAP et BP en particulier) . Dans le même esprit nous somme très dubitatifs par rapport à la délégation donnée aux Chambres consulaires pour l’opération d’information et de sensibilisation à l’apprentissage là où ce serait la vocation des organismes de service public ( missions locales, CIO.)

Ma dernière remarque touche à l’appréhension des relations formation emploi et aux tentations manifestées dans plusieurs groupes de travail de vouloir procéder à une adaptation mécanique des formations aux besoins présumés des entreprises et des territoires. Les métiers et les emplois de demain sont pour l’essentiel imprévisibles. C’est pourquoi il faut , bien plus que ce n’est la cas jusqu’à présent, s’attacher à donner à tous – jeunes et salariés – une formation professionnelle durable suffisement large et équilibrée pour lui permettre d’être évolutive et de déboucher sur des adaptations et des spécialisations ultérieures. Cela exclut toute polarisation excessive sur les fameux « métiers en tension » qui le sont pour l’essentiel en raison des conditions de travail qu’ils proposent. Il convient de former, non pas tant aux métiers d’aujourd’hui qui vont s’avérer dans bien des cas rapidement obsolètes mais à des perspectives d’emploi qui seraient le reflet et la traduction des priorités et des demandes sociales qui s’expriment et qu’il faut entendre et reconnaître. C’est le sens de notre proposition de créer un observatoire des demandes de formation et d’emploi auprès de tous les publics, assurés que nous sommes que l’expression des désirs individuels et sociaux d’aujourd’hui et leur prise en compte feront les emplois de demain.