La FSU et le projet de PRDF en date du 23 Octobre.Notre appréciation sur ce projet n’est pas fondamentalement nouvelle par rapport à nos interventions précédentes. Je me bornerai donc dans ce courrier à vous rappeler de façon synthétique nos principales interrogations. Nous joignons en annexe deux contributions qui peuvent l’une et l’autre être mis en ligne sur le site du CR si vous le jugez utile. Nous vous faisons parvenir d’autre part un petit ouvrage récent sur le thème des politiques régionales de formation conçu et publié sous l’égide de l’Institut de recherche de la FSU.

Quatre priorités nous semblent devoir être affirmées :


Répondre aux demandes et aux attentes de formation de tous les publics. Cela implique à nos yeux de les connaître et de les reconnaître. C’est en ce sens que nous avions proposé la création d’un observatoire régional, doté d’un pouvoir de proposition en matière de formation et de politique d’emploi dans lequel les usagers soient à même de faire valoir la légitimité de leurs aspirations et leur vision des choses. Cette proposition me semblait avoir été écoutée avec attention. Elle s’est transformée ( fiche 2) en « observatoire régional des compétences » dont les usagers semblent quasiment exclus. En l’état ce dispositif ne peut donc nous satisfaire.


Proposer une offre de formation diversifiée mais aboutissant pour l’essentiel à des qualifications sanctionnées par des diplômes nationaux. Il s’agit pour la FSU de répondre à une besoin de professionnalisation durable fondée sur un socle de connaissances générales, technologiques et professionnelles suffisamment larges et solides pour être complétées et évoluer ultérieurement. L’approche « compétence » qui semble prévaloir dans le document ( le terme qualification est curieusement absent alors qu’il reste heureusement central dans les projets d’autres régions) est certes fort prisée par les officines patronales ( Medef entre autres) mais la plupart des observateurs sérieux ont pris leurs distances avec une approche qui manque gravement de cohérence et de fiabilité ( on cherchera en vain une définition un tant soit peu rigoureuse de la notion de compétence).


Placer au centre du PRDF, comme référence et élément structurant, le développement du service public et laïque d’éducation et de formation au sein duquel toutes les formations soient accessibles. Cela impliquerait d’assumer que la colonne vertébrale du PRDF est bien le service public et laïque autour duquel et en fonction duquel s’organisent les autres formations. Cela vaut à nos yeux pour tous les champs( formation initiale et continue, VAE, etc.) et signifie aussi d’assumer une position de contrôle, de rationalisation et de moralisation des multiples organismes qui concourent à la formation dans une optique essentiellement commerciale et d’une façon très inégale quant à la qualité du service rendu. Dans le même esprit, il conviendrait de mettre fin aux financements directs ou indirects des organismes privés de formation. C’est incontestablement une approche de résistance par rapport l’atmosphère ambiante de marchandisation de la formation. Il s’agit de poser clairement la question : la formation sous toutes ses facettes est elle un droit que garantit le service public ou un marché et une occasion pour des partenaires multiples de faire de l’argent.

Articuler droit à la formation, aide à l’insertion et accès à l’emploi. Sans entrer dans le détail ( cf propositions plus complètes en annexe ) nous estimons qu’il convient de repenser l’aide à l’insertion sociale et professionnelle en articulant en particulier services de l’éducation nationale et service public de l’emploi.

La mise en cohérence de ces priorités impliquerait un affichage public en leur faveur. Il est intéressant de noter que certaines régions ( Paca par exemple) se sont données pour objectif de sortir un nombre non négligeable de formations du marché concurrentiel ( formations générales nécessaires à l’acquisition d’une qualification professionnelle , formation dites pré qualifiantes, etc..) et ont trouvé une base juridique adéquate pour le faire. Sur cette base la région Paca affirme comme priorité le service public régional de formation permanente ( concept absent de la réflexion en Auvergne ) et d’apprentissage et propose la construction d’ espaces publics de formation :

— Espace territorial d’accueil d’information et d’orientation professionnel ( essentiellement AIO et VAE )

— Espace territorial d’accès aux premiers savoirs ( pour les jeunes non qualifiés en particuliers)

— Espace territorial d’accès à la qualification.

— Espace ouvert d’éducation permanente.

Si un tel dispositif est loin de répondre à tout l’accent mis sur le service public et le droit à l’éducation, à la formation, à la qualification pour tous ainsi qu’au développement de la personne méritent d’être soulignés.