Intervention FSU lors de la journée d’actions du 20 novembre 07…
Chers camarades, chers amis,
La FSU se félicite de la réussite, dans le département de cette deuxième grande journée de mobilisation intersyndicale et interprofessionnelle à laquelle ont appelé nos 5 organisations ici présentes.
Ainsi, en prolongement des luttes engagées depuis plusieurs jours par les cheminots, les électriciens, les étudiants ; enseignants et non enseignants du public, personnels de la F.P.T., fonctionnaires et salariés du Privé, ensemble, unis et solidaires, sommes venus crier notre colère et clamer nos exigences.
Crier notre colère contre une politique qui, à travers des mesures comme : « la réforme des retraites », la « refondation de la F.P. », les « franchises médicales », le « contrat de travail unique » ou le « service minimum » (pour n’en citer que quelques-unes), porte des coups terribles et répétés au monde du travail et livre notre société toute entière aux appétits du lobby libéral et du grand patronat.
A ce recul social généralisé au profit exclusif d’une classe dirigeante affairiste qui trouve dans cette situation les moyens d’accroître son influence et ses richesses démesurées nous disons NON !
Non à la liquidation, même partielle, des biens et services publics, à l’alignement du fonctionnement du secteur public sur celui du privé.
A ce titre :
Nous refusons le remplacement d’1 fonctionnaire sur 2 partant à la retraite, décision qui aboutirait à la suppression de 120 000 à 150 000 postes de fonctionnaires dans le pays, dont 85 000 rien que pour la seule Education Nationale.
Nous dénonçons le Pacte « Service Public 2012 » qui, par l’abandon du concours d’entrée, l’instauration d’un « pécule » de départ et le choix d’un contrat de travail de droit privé « négocié de gré à gré » détruit définitivement le statut de la Fonction Publique qui a permis à la France de se constituer une F.P. intègre, professionnelle et impartiale, au seul service des usagers, citoyens et collectivités.
Non, également à un nouvel allongement de la durée de cotisation retraite et à une baisse programmée du montant des pensions que cette mesure va entraîner : 40 ans, c’est déjà trop !
En proposant, sans égard pour le processus inscrit dans la loi de porter à 41 le nombre d’annuités dès 2012, le Premier Ministre vient de confirmer son choix d’une baisse spectaculaire des taux de remplacement des pensions, c’est-à-dire du niveau de vie des retraités, tout en ignorant au passage la fatigue et la pénibilité au travail, la stigmatisation des seniors par les employeurs, les effets du chômage, du temps partiel et de la précarité, l’insertion plus tardive des jeunes dans la vie professionnelle.
Ce choix qui a pour objectif de décrédibiliser les régimes par répartition aux yeux des salariés et de les inciter à se porter sur les solutions d’épargne personnelle, à la fois inégalitaires et peu fiables, nous le refusons au nom de l’existence d’autres solutions plus justes et plus solidaires.
Non enfin à la baisse programmée du pouvoir d’achat et à l’individualisation des rémunérations !
Les agents de la Fonction Publique ont perdu près de 7% de leur pouvoir d’achat depuis 2000 ; leurs carrières sont de moins en moins attractives réduites à quasiment rien en début de grille du fait de l’écrasement de celle-ci.
Et on ne leur propose, en tout et pour tout, que le recours aux heures supplémentaires pour pallier à cette situation.
Travailler plus ou travailler pire pour ne pas gagner moins, voilà le marché de dupes par Messieurs Sarkozy, Fillon et consorts !
Mais dans le même temps de l’expression du refus de cette politique régressive et anti-sociale, nous voulons affirmer nos exigences :
exigence de maintien, et même de renforcement, de services publics de qualité et de proximité répondant toujours mieux aux besoins de toute la population.
exigence du droit pour tous les salariés de bénéficier d’une retraite à taux plein dès 60 ans après 37,5 annuités de cotisation.
exigence de rattrapage des pertes de pouvoir d’achat par des mesures appropriées et refonte de la grille indiciaire de la F.P.
Des exigences totalement justifiées et parfaitement raisonnables qui, pour notre Fédération donne son vrai sens à cette journée de grève et de manifestation ainsi qu’aux futures journées d’action que nous saurons construire ensemble, j’en suis convaincu.
Gilbert Ducarouge