Suite à l’invitation du Front de Gauche, la FSU 63 s’est exprimée sur ses rapports au politique. Bien entendu, elle répondra aux invitations d’autres courants politiques si elle y est invitée.
Voici un aperçu de l’intervention ( nous disposions de 10′ ) faite par Claude Delétang :
"Nous remercions le front de gauche pour son invitation et approuvons la démarche de dialogue et plus si affinité !
Ce travail entamé aujourd’hui doit rester clair sur la différence de point de vue.
La FSU, aujourd’hui c’est :
• l’EPA – Syndicat Unitaire de l’Education Populaire, de l’Action Socioculturelle et Sportive
• le SNAC – Syndicat National des Affaires Culturelles
• le SNASUB – Syndicat National de l’Administration Scolaire et Universitaire et des Bibliothèques
• le SNCS – Syndicat National des Chercheurs Scientifiques
• le SNE – Syndicat National de l’Environnement
• le SNEP – Syndicat National de l’Education Physique
• le SNEPAP – Syndicat National de l’Ensemble des Personnels de l’Administration Pénitentiaire
• le SNES – Syndicat National des Enseignements de Second degré
• le SNESUP – Syndicat National de l’Enseignement Supérieur
• le SNETAP – Syndicat National de l’Enseignement Technique Agricole Public
• le SNICS – Syndicat National Unitaire des Infirmier(e)s Conseiller(e)s de Santé
• le SNPES-PJJ – Syndicat National des Personnels de L’Education et du Social PJJ
• le SNPI – Syndicat National des Personnels d’Inspection
• le SNUAS-FP – Syndicat National Unitaire des Assistants Sociaux de la Fonction Publique
• le SNU-CLIAS – Syndicat National Unitaire des Collectivités Locales
• le SNUEP – Syndicat National Unitaire de l’Enseignement Professionnel
• le SNUIPP – Syndicat National Unitaire des Instituteurs Professeurs des écoles et Pegc
• le SNUP-CDC – Syndicat National Unitaire des Personnels du groupe CDC ( caisse des dépôts )
• le SNUPDEN – Syndicat National Unitaire des Personnels de Direction de l’Education Nationale
• le SNU-TEFI – Syndicat National Unitaire Travail Emploi Formation Insertion
• le SUP EQUIP’ – Syndicat National Unitaire des Personnels de l’Equipement
• le SUPMAE – Syndicat Unitaire des Personnels du Ministère des Affaires étrangères
• le SYGMA – Syndicat Général du Ministère chargé de l’Agriculture
• l’UNATOS – Union Nationale des Agents Techniques, Ouvriers et de Service
La FSU est ainsi la première organisation syndicale dans la fonction publique d’Etat avec plus de 20% des voix et la 4ème au sein des trois fonctions publiques avec plus de 11% des voix.
Si la FSU est présente, ici aujourd’hui, c’est qu’elle pense que le mouvement syndical n’a pas à avoir peur de débattre avec les politiques ou avec le mouvement associatif.
Bien au contraire, cet échange est indispensable à condition d’être clair sur la différence de point de vue.
L’heure est à l’union des forces :
• qui veulent dirent STOP aux dégradations
• qui dénoncent les politiques ultra libérales qui nient au cœur l’existence de l’Humanité
• qui dénoncent les principes de marchandisations et de recherches de gains à outrance et outrages pour les femmes et hommes qui en sont victimes.
Notre point de vue et le but premier du syndicalisme est de protéger et ou créer les conditions du BONHEUR des Hommes. Vu sous cet angle : il y en a qui ont tout faux. Et nous sommes là pour le dire !
Je suis ici en tant que responsable d’une organisation représentative porteuse de l’expérience, des revendications, des attentes de catégories de salariés et celles-ci doivent être prises pour telles et se confronter avec d’autres.
La FSU a toujours été en combat contre les différents gouvernements français qui n’ont jamais pris à cœur la nécessité d’avoir :
• une fonction publique d’Etat,
• une fonction publique hospitalière et
• une fonction publique territoriale
à la hauteur des attentes du peuple français du point de vue de ses missions d’humanisme et d’accessibilité partout sur le territoire ainsi que de la considération apportée aux 5 millions de fonctionnaires.
Cela conduit la FSU à une première idée :
Le mouvement syndical a besoin que les organisations politiques qui se veulent porteuses de progrès social lui donnent les moyens d’une véritable démocratie sociale. Le référendum…. Mais la FSU restera toujours critique, au sens noble du terme sur toutes décisions politiques concernant les personnels que nous représentons et l’avenir sociétal dans son ensemble, ceci quelque soit le gouvernement en place … avec toute la légitimité des urnes.
La deuxième idée est que, derrière les revendications, se posent en général les questions de l’intérêt général et de la justice sociale et il importe d’être clair là-dessus. Si elle prend l’exemple de l’école, tout le monde semble prêt à dire que la formation des jeunes est fondamentale. Mais la question de fond, celle qui fait la différence est de savoir ce qui aujourd’hui est à transformer : selon la FSU c’est la lutte contre les inégalités tout en tirant le tout vers le haut (on comprend bien que tout aligner pas le bas n’est pas recevable, Europe quand tu voudrait nous tenir … !!! qui doit guider toute démarche de progrès.
Il ne faut pas se cacher l’ambition et la difficulté de cette lutte car nous touchons depuis quelques années à un noyau dur de l’échec scolaire qui ne se réduit plus.
Le gouvernement et son MEN surfe d’ailleurs habilement sur cette vrai question en n’apportant que des solutions démagogiques … toutes aussi coûteuses… mais dont la fonction essentiel est de déplacer « idéologiquement » les lignes !!! C’est-à-dire la responsabilisation de l’individu et le mérite comme moteur de la motivation !
Nous devons articuler la conscience de cette difficulté et la nécessaire ambition si nous voulons répondre aux vrais problèmes. Ce n’est certainement pas le projet de budget 2010 avec ses 16000 suppressions de postes dans l’éducation qui apportera la solution à la résorption de l’échec scolaire.
Dans nos métiers la solidarité, le travail commun au service des jeunes sont devenus des ennemis de ce gouvernement qui entend encore faire des économies sur les dos de l’Education, de l’Hôpital et de l’ensemble des services publics … in finé des économies sur le dos des jeunes, des familles des citoyens de ce pays.
Troisième idée : il nous faut, nous aussi, renouveler notre façon de penser et d’aborder les questions, non pas pour renoncer à nos principes et à nos ambitions mais pour au contraire les retrouver et les consolider.
Je prendrais volontiers l’exemple des retraites : nous n’avons à rejeter a priori aucune hypothèse, mais en sachant et redisant avec force que les projets actuels sur l’âge de la retraite n’auraient comme effets que de nouvelles régressions et une baisse généralisée des retraites et pensions. Ne nions pas la nécessité de ressources nouvelles pour financer l’allongement (relatif) de la durée de vie (qui est différent selon les catégories socioprofessionnelles sans oublier l’urgence des suicides ) mais posons la vraie question, celle d’une distribution plus juste des richesses produites.
Nos revendications ne peuvent aboutir qu’en posant cette problématique.
Quatrième et dernière idée : Renforcer les services publics existants, mais que dire dans notre pays de la gestion des ressources naturelles telle que l’eau par exemple, la gestion de la crise économique aussi. Créer de nouveaux services publics est une nécessité, service publique de l’eau, service publique bancaire etc la liste n’est bien entendu pas exhaustive.
Cette façon de détricoter les actes du CNR est un affront à la dignité humaine, à la dignité politique même car dans les heures les plus dures de son histoire, notre France, notre peuple avec tout ce que cela sous-tend comme DEMOCRATIE… a su trouver les voies de la solidarité et de la répartition pour fonder la seconde moitié du XXème siècle. Il ne faudrait pas que ce XXIème siècle sonne le glas de ces valeurs fondatrices qui sont aussi celles du mouvement syndical.
Ici et maintenant est une marque d’espoir pour l’avenir.
• Tant qu’il y aura des forces pour dire NON,
• des forces pour diriger mais pas pour prendre le pouvoir,
• des forces pour transcender les espoirs des peuples.
Alors nous serons de ce côté
Merci de votre écoute."
Intervention écrite par Joëlle Carpentier et Claude Delétang pour la FSU 63.