la FSU vous appelle à vous joindre à cet appel de RESF.

• Le mardi 23 août, une autre famille de Roms kosovars, la famille Sadrija, avec deux enfants âgés de 4 et 2 ans ½ dont la maman est enceinte de 4 mois a été arrêtée à Clermont-Ferrand sur son lieu d’hébergement. Ils ont été enfermés au Centre de Rétention de Lyon puis expulsés en Serbie : le père a été déclaré serbe alors que la mère a été déclarée Kosovare…

• Pourtant, un certain nombre de médias locaux et nationaux (Le Monde, Libération…) se sont fait l’écho de rafles d’étrangers particulièrement choquantes qui se sont déroulées dernièrement à Clermont-Ferrand. En l’espace de quelques jours, des moyens disproportionnés ont été déployés sur quatre familles Kosovares, soit 19 personnes au total dont 11 enfants âgés de 2 à 11 ans, deux femmes enceintes et une femme malade des poumons.

• Ces malheureux ont été réveillés à 7H du matin et mis rapidement dans un bus. Les trois premières familles arrêtées ont été emmenées sous escorte policière au Centre de Rétention de Lille. Pour cela, des dizaines de fonctionnaires de police et de nombreux véhicules ont été mobilisés. La durée du voyage est de dix heures. Le but était de renvoyer ces enfants et leurs parents vers des pays qu’ils ont fui et notamment au Kosovo où les minorités ethniques vivent démunies derrière des barbelés et où la corruption et les mafias règnent en maîtres à chaque coin de rue.

• Fort heureusement, la Justice s’est opposée à la mécanique inhumaine instaurée par le Préfet Lamy. Les trois familles ont été libérées pour l’irrégularité de l’interpellation. Le juge a même invoqué le motif d’un « traitement inhumain et dégradant » pour la famille Bejzacu dont la maman est enceinte de 5 mois. L’arrêt du juge, tout à fait exceptionnel en la matière, met donc en lumière les procédés particulièrement brutaux de la préfecture de Clermont-Ferrand.

• Cette décision a trouvé malheureusement sa pleine justification puisque la maman, à peine de retour à Clermont-Ferrand, a du être hospitalisée en urgence au Service de Grossesse à Haut Risque. En effet selon les médecins, le choc de l’arrestation, le séjour au Centre de Rétention et l’aller-retour à Lille ont eu pour conséquences directes de provoquer un grave problème médical qui menace le bon déroulement de la grossesse. Les médecins se disent scandalisés, d’autant plus que cette jeune maman de 30 ans avait déjà fait une fausse couche à 19 semaines de grossesse au mois de février dernier. Ce qui n’a pas empêché le Secrétaire Général de la Préfecture, Jean-Bernard Bobin, faisant référence à la non annulation de l’Obligation à Quitter le Territoire Français par le juge de Lille, de déclarer aux journalistes de La Montagne, dans l’édition du mardi 23 août 2011 : « Le tribunal nous a donné raison sur tous les points. »

• Est-ce à dire que le préfet, voulant sans doute honorer les quotas d’expulsions fixés par le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, entend expulser cette mère de famille au risque de provoquer la perte de son enfant ?

• Pour faire bonne mesure, la préfecture a refusé que ces trois familles retrouvent leur hébergement précédent et elles sont donc aujourd’hui à la rue.

• Le Réseau Éducation Sans Frontières 63 élève les plus vives protestations et condamne la politique du chiffre. RESF 63 et de très nombreux citoyens indignés par ces rafles ne resteront pas sans réactions. Ils entendent bien continuer à dénoncer ces atteintes quotidiennes aux Droits de l’Homme.

• Nous demandons au préfet du Puy-de-Dôme la régularisation de tous.