M’en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde …
Celui si proche de nous, celui du contexte social dégradé par le chômage. Celui des dérapages gouvernementaux, de l’arrogance des marchés et de la finance. Celui indigne de la France d’en haut, irrespectueuse de celle d’en bas.
Les pouvoirs publics, le patronat, les chefs d’entreprises sont aveugles à ce monde. Les politiques néolibérales viennent d’exploser dans une crise économique, sociale et environnementale qui confirme à la fois leur inefficacité, leur coût et l’injustice qu’elles produisent.
Nombre d’élus de la majorité, totalement sourds jusqu’alors à nos revendications, semblent découvrir que les institutions de la République, et plus particulièrement leur propre pouvoir, sont en péril.
Leur promptitude à approuver ou à voter en chaîne, réformes et lois aggravant encore la situation des plus défavorisés et démantelant des décennies d’acquis sociaux, n’avait pourtant d’égale que leur obsession à faire allégeance au Président de la République, du moins… tant qu’il avait le vent en poupe !
Si, aujourd’hui, leurs certitudes vacillent, le mouvement social dont la FSU est partie prenante, peut s’enorgueillir d’y avoir contribué tant par ses prises de positions sur la politique menée que par l’animation permanente des luttes.
M’en voudrez-vous beaucoup si je vous redis …
Un monde où emploi, conditions de travail, pouvoir d’achat, avenir des retraites sont au cœur des préoccupations des jeunes, des chômeurs, des salariés et des retraités et au-delà de toute la société. C’est un vrai enjeu de solidarité, et entre générations et entre groupes sociaux, qui se joue.
Nous ne pouvons pas laisser ni nos vieux dans la misère, ni nos jeunes dans la galère, ni les riches trop riches.
M’en voudrez-vous beaucoup si la révolte gronde
Le scandale du bouclier fiscal, la contestation de la réforme des collectivités territoriales, le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, dicté « par des considérations budgétaires à court terme »… ne sont que quelques exemples des dossiers les plus controversés. A nous de faire en sorte que d’autres choix en faveur de l’emploi, des salaires, des retraites et conditions de travail, des services publics développés et revalorisés, soient à l’ordre du jour.
Pour la « réforme » des retraites, plusieurs questions sont au cœur. La société veut-elle modeler des choix de vies individuels ou collectifs asservis travail ? Pourquoi le temps de vie libre ne serait-il pas proportionnel aux gains de productivité ? Quelles finalités du travail et de la production ? Quel mode de développement au moment où demande sociale et interrogation écologique sont de plus en plus imbriquées ?
60, 37,5 et 75 restent les bons chiffres pour mettre en échec les nouvelles régressions.
Nous sommes convaincus que notre époque est celle d’une prise de conscience par les peuples de l’unité de leur destin. La résistance est indispensable, mais nous ne pouvons nous contenter de défendre un existant que nous voulons transformer, ni nous résigner à le faire dans le cadre d’un choix de société par nature antagoniste à l’essence en particulier du Service Public.
Il nous faut reprendre l’offensive idéologique sur le terrain du Service Public, et même au-delà le sens des droits de l’Homme et du citoyen, le sens de l’humanité.
M’en voudrez-vous beaucoup si je vous dis …
Les attentes d’un monde plus juste où, partout, chacun a droit à un travail décent.
Les élus de la nation revendiquent de pouvoir jouer tout leur rôle, mais refusent de nous entendre. Face à leur surdité, ne comptons que sur nous-mêmes et étendons l’action, bien au-delà des rangs de ceux qui se sont mobilisés jusqu’alors, sur nos lieux de travail comme dans des initiatives de masse à construire.
Leurs choix politiques vacillent, à nous d’en imposer d’autres choix !
M’en voudrez-vous beaucoup d’évoquer …
« Ma France » d’un Jean Ferrat, celle qui chante en nous, la belle, la rebelle, celles des travailleurs … « pour la lutte obstinée de ce temps quotidien ».