Alors que le ministère de l’Éducation Nationale affirme vouloir résoudre la question de l’échec scolaire, les conditions d’étude et d’apprentissage pour les élèves et l’offre éducative se dégradent. Étranglée par les moins 13 800 emplois dans le second degré depuis 2006 (-30 000 en 6 ans), l’école au service de tous souffre. Les systèmes de remédiation à l’échec scolaire sont externalisés, la concurrence entre établissements et entre collègues s’accentue. La démocratisation serait-elle en panne ?
Alors que le ministère prétend vouloir assurer une meilleure réussite à l’université, il réduit de façon drastique les postes ouverts aux concours de recrutement d’enseignants, privant d’un emploi stable, des milliers d’étudiants hautement qualifiés et d’enseignants en situation de précarité. Il y aurait de plus, dans notre académie, la suppression de l’antenne IUFM d’Aurillac.
C’est dans ce contexte, qui nuit gravement à la santé du système éducatif, que les pouvoirs publics invitent les représentants de la communauté éducative à préparer la prochaine rentrée scolaire 2009.

Dans les collèges du Puy de Dôme, pour la première fois depuis longtemps, la hausse des effectifs d’élèves s’accompagne d’une hausse des moyens délégués, qui ne compense malheureusement pas des années de baisse. Le nombre d’HSA est encore en augmentation, tandis que les heures stagiaires baissent de 22%, sans oublier la diminution des moyens de remplacement. Les personnels vont porter le poids d’une charge de travail accrue au détriment de leurs conditions de travail et de celles des élèves.
On déplore encore cette année la suppression d’emplois administratifs (12 dans les Inspections académiques, 12 au rectorat). Pour la FSU, ces suppressions marquent un renoncement à certaines missions dans les services et l’abandon de certains services aux élèves dans les établissements.
Pour la FSU, une autre orientation pour l’École Publique est indispensable. Elle nécessite le recrutement massif et la formation de personnels d’enseignement, d’éducation, d’orientation, de santé, d’administratifs, de TOS correctement rémunérés, respectés et qui sont tous indispensables pour assurer la réussite éducative.
Rien ne pourra se faire avec des réformes à marche forcée encore moins lorsqu’elles aboutissent à de vraies régressions. Rien ne pourra se faire si l’État ne cesse de se désengager de ses missions, déléguant hors de l’école ce qu’elle doit assurer pour tous.

Au lieu de lutter contre les inégalités, de jouer son rôle de service public, l’école tend à accompagner (quand elle ne les renforce pas) les inégalités. La qualité du service public est atteinte.
Cette politique s’accompagne en parallèle d’un transfert de responsabilité vers l’élève et sa famille, ce qui conduit en réalité à « naturaliser » les inégalités, à nier les déterminismes externes et internes.

C’est pourquoi la FSU oppose aux classes à effectifs alourdis voire surchargés, la proposition de 25 maximum par classe dans le 1er degré (moins en ZEP et dans les classes à plusieurs niveaux) de 24 élèves par classe en collège, le respect des effectifs maximum en SEGPA et EREA et 27 en lycée. La FSU revendique les moyens d’assurer options, dédoublements, groupes de soutien, pratiques volontaires (association sportive, chorale, etc…) dans le cadre de l’école.
C’est pourquoi la FSU oppose à l’imposition massive d’heures supplémentaires et à la multiplication des services d’enseignants partagés entre 2 ou plusieurs établissements, des postes complets afin d’assurer stabilité, disponibilité et efficacité des professeurs.

C’est pourquoi la FSU dénonce, rejette, combat une politique qui dans le présent contexte de crise économique aggrave l’emploi, la précarité, accentue les inégalités sociales.
C’est pourquoi la FSU exige d’autres choix pour l’école. Cela passe par :

  • l’abandon de toutes les suppressions de postes,
  • l’abaissement des effectifs par classe,
  • la transformation d’une grande partie des 470 000 HSA en postes
  • la réouverture de nombreux postes aux concours de recrutements d’enseignants

C’était le sens de la puissante mobilisation du 29 janvier dernier, c’est le sens des puissantes mobilisations des semaines à venir dans lesquelles la FSU Puy de Dôme prendra, croyez le bien, toute sa part.