Monsieur l’Inspecteur d’Académie
Nous sommes réunis pour examiner les structures des collèges du Puy de Dôme pour la rentrée prochaine.
Nous ne pouvons faire abstraction des attaques du gouvernement contre les salariés de ce pays et les services publics, sous couvert d’une crise financière qui est celle d’un système et non celle des citoyens dont font partis nos collègues.
La FSU ne peut admettre, que le projet de loi sur les retraites dénature ainsi notre avenir dans le métier d’enseignant.
L’augmentation des annuités à 62 ans et 67 ans ne laisse rien de bon à augurer pour nous enseignants face aux jeunes générations.
De plus que faîtes vous subir à nos collègues femmes ?
Les inégalités de retraite entre les hommes et les femmes sont connues : tout en partant en retraite plus tard, elles ont des pensions plus faibles de 40% en moyenne à celles des hommes.
Cette réalité est aussi celles des retraitées de la Fonction publique. Ainsi, les pensions des femmes parties en retraite en 2008 sont en moyenne inférieures à celles des hommes de 16% pour l’Etat.
Ces inégalités de retraite prolongent les inégalités de la vie maternelle et professionnelle mais les femmes sont en droit d’attendre de la réglementation des retraites qu’elle ne les amplifie pas.
Or l’allongement de la durée de la vie professionnelle pour une retraite sans décote, cette décote elle-même qui est au cœur des réformes de 1993 et 2003 ont déjà pénalisé les femmes qui ont plus souvent que les hommes des carrières plus courtes et plus précaires.
Avec le report des âges de la retraite, celle de 2010 aggraverait encore cette pénalisation des femmes. A ce « désavantage » général, le projet gouvernemental ajoute des mesures spécifiques à la Fonction publique, jouant elles aussi particulièrement à l’encontre des femmes, et refuse de rétablir la bonification pour enfant supprimée depuis 2004 pour les fonctionnaires mères de famille, alors que la majoration de durée d’assurance a globalement été maintenue pour le régime général !
Les femmes seront les premières victimes de la réforme du minimum garanti de pension, lequel serait désormais attribué sous condition d’avoir une carrière complète ou d’avoir atteint l’âge de 67 ans.
En 2008 et pour la FPT par exemple, les femmes totalisent en moyenne 6 trimestres de moins que les hommes ; 54% d’entre elles sont parties avec le minimum de pension pour 39% des hommes.
Enfin, les conditions de la suppression du droit des mères de 3 enfants illustrent le mépris du gouvernement pour nos collègues femmes. En effet, il affirme maintenir le droit pour toutes celles qui l’auront acquis fin décembre 2011, mais la réforme des règles de calcul de la pension qu’il voudrait rendre applicable, de manière rétroactive, à toute demande déposée à compter de la date du conseil des ministres du 13 juillet 2010, rendrait ce droit de fait inaccessible. ( Au jour d’aujourd’hui, cette date fatidique est le 31 décembre 2010…..)
Le gouvernement laisse donc moins de 3 semaines à nos collègues femmes concernées pour se déterminer : partir en retraite dans les prochains mois, et renoncer à leur salaire, à une possible promotion, tout simplement à l’exercice de leur métier, ou subir une perte sèche de leur pension qui peut atteindre 30%.
La FSU est déterminée à développer la mobilisation pour le retrait du projet de loi gouvernemental.
De même, ne pensez pas, que la FSU oublie les mesures préconisées dans le Schéma d’emploi 2011-2013 du 5 mai 2010 pour l’Éducation Nationale, elle l’est combattra de toutes ses forces !
Dans notre département, la situation des collèges ruraux isolés semble être réglée au cas par cas, en l’absence de toute réflexion d’ensemble. Après la fermeture de Gelles par siphonage d’élèves, on a attendu trois mois après le passage de la commission de sécurité pour communiquer sur la situation d’Ardes sur Couze. Vous avez retiré les moyens de cet établissement et redirigé les élèves sur St Germain Lembron pendant que les personnels relevant de l’Éducation Nationale étaient placés en "délégation rectorale". Or, les élus du secteur annoncent qu’une somme a été débloquée par le Conseil Général pour assurer des travaux de mise en conformité. On ne peut jouer avec les nerfs des élèves et de leurs familles ! Il faut clarifier la solution le plus rapidement possible ! D’autre part, vous avez ouvert deux divisions supplémentaires à St Germain Lembron, en 5ème et en 4ème, ce qui n’épuise pas les moyens retirés d’Ardes sur Couze. Que sont devenus ces heures ?
La FSU s’était inquiétée au CTPD du 8 février de la baisse envisagée du nombre d’élèves dans les collèges du département (21286 attendus en 2010-11 contre 21529 présents en 2009-10) alors que tous les indicateurs annonçaient que la hausse des effectifs allait se poursuivre. Nous sommes rassurés ! les élèves ont été retrouvés ! Il est prévu en effet que 21783 élèves fréquenteront les collèges publics du Puy de Dôme l’année prochaine ! La dotation du département dépendant du nombre d’élèves, a-t-elle été abondée en conséquence ?
Vous avez souhaité introduire l’apprentissage de la LV2 en 5ème pour soutenir la réussite des élèves en milieu rural et contribuer à augmenter leur taux de passage en 2GT. Il existe dans le département depuis plusieurs années le dispositif des classes bilangues. Vous nous avez annoncé qu’un moratoire sur les langues était accordé par le rectorat jusqu’à la Toussaint, et donc que les parents sauraient choisir le dispositif le mieux adapté. Or nous constatons que les bilangues sont souvent non proposées sur les dossiers d’inscription en 6ème. Nous nous permettons de douter que cela soit régularisé au moment de l’inscription. Encore un dispositif qui risque de disparaitre, en n’en ayant pas évalué la pertinence, comme souvent à l’Éducation Nationale. La FSU exige qu’un bilan impartial des classes bilangues soit fait avant toute décision d’oubli !
Le nombre de dérogations accordées est sans commune mesure avec celui des années précédentes. On constate une poursuite de la stratégie d’évitement de certains collèges pouvant conduire à leur déstabilisation, voire à leur ghettoïsation. Inversement, dans d’autres établissements, les Principaux semblent désavoués, eux qui avaient fait voter leur structure par leur Conseil d’Administration, et doivent faire face à un afflux supplémentaire d’élèves : il faut remplir les classes, et à 29 plutôt qu’à 24 ! Les dotations étant calculées au H/E, nous ne doutons pas qu’elles soient abondées en conséquence, et donc que certains compléments de service qui nous ont été communiqués soient modifiés. Par exemple, il nous semble impossible de pratiquer une démarche d’investigation en sciences à 28 élèves ! Nous trouvons là une nouvelle preuve des problèmes posés par le nouveau mode de calcul de la DHG, qui prétend laisser le choix au local, choix biaisé à cause d’une dotation étriquée ! La FSU demande des horaires nationaux suffisants pour toutes les disciplines et tous les élèves. Les établissements ne doivent pas avoir à choisir entre chorale, langues anciennes ou groupes en sciences ! Nous rappelons que la FSU s’est toujours opposée à la désintégration de la carte scolaire : sous couvert d’améliorer l’égalité, cette disparition renforce en fait les inégalités sur le territoire national !
Nous vous signalons aussi que certains Chefs d’Établissement anticipent une future dérégulation de la gestion des EPLE : non prise en compte des votes émis par les Conseils d’Administration, par exemple. dans un collège, une expérimentation concernant les rythmes scolaires est seulement annoncée au CA alors que, d’après la "Loi Fillon", article 34, si le projet d’établissement peut prévoir la réalisation d’expérimentations, ce projet est adopté par le CA sur proposition du Conseil Pédagogique, ce qui n’a pas été le cas.
Vous connaissez cet établissement ? Non, et bien c’est le collège Gérard Philippe !
Nous vous demandons d’intervenir pour faire cesser ces irrégularités.
Rien ne pourra se faire avec des réformes à marche forcée encore moins lorsqu’elles aboutissent à de vraies régressions. Rien ne pourra se faire si l’Etat ne cesse de se désengager de ses missions, déléguant hors de l’école ce qu’elle doit assurer pour tous.
Pour la FSU, l’École ne peut uniquement être gérée d’un point de vue budgétaire, avec le seul but de faire des économies !
Leur crise n’est pas la notre ! Nous ne devons pas la payer ! La FSU prendra toute sa place pour empêcher le gouvernement d’imposer des mesures d’austérité pour satisfaire les marchés !
Et c’est dans ce sens que le SNES/FSU appelle à la grève les enseignants du second degré le 6 septembre et qu’au côté de l’interpro la FSU appelle à la grève le 7 septembre pour la défense de nos retraites.