Alors que le ministère de l’Éducation Nationale affirme vouloir résoudre la question de l’échec scolaire, les conditions d’étude et d’apprentissage pour les élèves et l’offre éducative se dégradent. Étranglée par les moins 13 800 emplois dans le second degré depuis 2006 (-30 000 en 6 ans), l’école au service de tous souffre. Les systèmes de remédiation à l’échec scolaire sont externalisés, la concurrence entre établissements et entre collègues s’accentue. La démocratisation serait-elle en panne ?
Alors que le ministère prétend vouloir assurer une meilleure réussite à l’université, il réduit de façon drastique les postes ouverts aux concours de recrutement d’enseignants, privant d’un emploi stable, des milliers d’étudiants hautement qualifiés et d’enseignants en situation de précarité. Il y aurait de plus, dans notre académie, la suppression de l’antenne IUFM d’Aurillac.
C’est dans ce contexte, qui nuit gravement à la santé du système éducatif, que les pouvoirs publics invitent les représentants de la communauté éducative à préparer la prochaine rentrée scolaire 2009.

Dans notre académie 44 postes seraient à rendre sans compter la suppression des postes de TZR.
La responsabilité de ce CTPA est de protéger la qualité du service public pour tous.
Or, tant le volume des Dotations Horaires Globales des établissements (lycées en particulier) que le taux imposé d’heures supplémentaires au détriment d’heures poste, ne permettront aux enseignants, ni de concrétiser l’ambition qu’ils ont pour leurs élèves, ni de répondre véritablement aux attentes des familles.
Les élèves ont changé. Les exigences sociales évoluent. Les conditions sociétales pèsent sur les familles. Le service public d’éducation doit assurer à tous les jeunes des conditions d’études satisfaisantes, permettant à tous et à chacun d’entre eux de réussir à l’école.
Le Rectorat aurait-il abandonné cette exigeante mission humaniste et républicaine de réussite de tous les élèves de notre académie ?

Au lieu de lutter contre les inégalités, de jouer son rôle de service public, l’école tend à accompagner (quand elle ne les renforce pas) les inégalités. La qualité du service public est atteinte.
Cette politique s’accompagne en parallèle d’un transfert de responsabilité vers l’élève et sa famille, ce qui conduit en réalité à « naturaliser » les inégalités, à nier les déterminismes externes et internes.

C’est pourquoi la FSU oppose aux classes à effectifs alourdis voire surchargés, la proposition de 24 élèves par classe en collège et 27 en lycée. La FSU revendique les moyens d’assurer options, dédoublements, groupes de soutien, pratiques volontaires (association sportive, chorale, etc…) dans le cadre de l’école.
C’est pourquoi la FSU oppose à l’imposition massive d’heures supplémentaires et à la multiplication des services d’enseignants partagés entre 2 ou plusieurs établissements, des postes complets afin d’assurer stabilité, disponibilité et efficacité des professeurs.

C’est pourquoi la FSU dénonce, rejette, combat une politique qui dans le présent contexte de crise économique aggrave l’emploi, la précarité, accentue les inégalités sociales.
C’est pourquoi la FSU exige d’autres choix pour l’école. Cela passe par :

  • l’abandon des suppressions de postes et notamment l’annulation des 3000 suppressions prévues au titre du remplacement.
    l’abaissement des effectifs par classe (24 en collège et 27 en lycée),
  • l’arrêt des suppressions d’emplois, la transformation d’une grande partie des 470 000 HSA en postes
  • la réouverture de nombreux postes aux concours de recrutements d’enseignants
    C’était le sens de la puissante mobilisation du 29 janvier dernier, c’est le sens des mobilisations des semaines à venir,

Enfin, si elle déplore toutes dégradations commises dans des établissements, la FSU tient à dénoncer très solennellement ici tous les amalgames et toutes les tentatives de pressions directes et indirectes sur les personnels, lycéens, étudiants contraints d’entrer dans un processus de résistance face aux préjudices avérés dans les établissements d’enseignements et de formations dont la responsabilité incombe uniquement à l’administration.