Nous avons demandé la tenue de ce CTPA avec les autres organisations syndicales. En effet celui-ci nous semblait indispensable après l’abrogation du décret De Robien, conformément aux engagements du Président de la République et en réponse aux fortes mobilisations de

l’ensemble des personnels tout au long de l’année.

Ce CTP se tient le 10 Juillet, alors que la plupart des opérations de gestion sont terminées. Cela veut dire que nous n’avons aucune discussion possible sur la création d’éventuels BMP, sur lesquels auraient pu revenir des personnels victimes d’une mesure de carte scolaire volontaires, sur lesquels aussi auraient pu être affectés des TZR en AFA voire des contractuels et auraient permis d’éviter certains compléments de service. Cela aurait aussi évité la multiplication des HSA et peut-être une désorganisation à la rentrée pour les personnels qui refuseraient de faire plus que l’heure supplémentaire « obligatoire ».

Si des BMP ont été créés au titre de l’abrogation du décret, ils ont déjà été pourvus lors de la tenue des groupes de travail de la phase d’ajustement sans que le CTPA ait pu émettre un avis préalable. C’est donc une curieuse conception du paritarisme qui règne dans cette académie !

Nous savons que rien ne s’opposait à ce que les crédits de masse salariale correspondant aux heures de première chaire supprimées que vous avez reçus soient transformés en emplois, au moins provisoires !De même qu’en janvier la répartition des moyens pour la rentrée et les suppressions de postes étaient faites sur la base du décret De Robien avant même sa parution, de même maintenant, après que le président de la République l’ait abrogé tout en confirmant l’objectif de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux, il a été en somme décidé par fait du prince de répartir les heures rendues sous forme d’HSA le tout avant toute réunion de CTPA. Dans ces conditions, la petite musique sur le "dialogue social" et la concertation ne signifie rien d’autre que la volonté de faire appliquer par les syndicats les décisions anti-sociales prises au sommet de l’État. Nous n’entrerons évidemment pas dans ce jeu.

Concernant la Carte scolaire et son assouplissement voire sa suppression, tout en reconnaissant qu’elle mérite réflexion, nous craignons que le nouveau système introduise une mixité des élites et ne conduise à une aggravation de la ghettoïsation des élèves des quartiers

défavorisés. Bien que n’ayant pas eu d’informations au niveau du Rectorat, nous savons par la presse (cf. Le Monde du 04/07/07) au plan national, et par les IA au niveau des collèges, que les annonces gouvernementales en matière d’assouplissement de la carte scolaire n’ont provoqué aucune explosion des demandes. Il apparaît donc que la volonté de supprimer la carte scolaire répond à une pure et simple volonté de déréglementation et d’éclatement du service public en établissements concurrentiels.

Nous pensons que la question de la mixité sociale doit être traitée en liaison avec une politique de la ville.

En revanche, nous avons les plus vives inquiétudes quant à l’avenir de notre système éducatif puisqu’avant même que ne s’ouvrent les discussions annoncées sur le métier d’enseignant, la charge de travail et les rémunérations, on nous prévoit, dans le cadre de la préparation du Budget 2008, 17000 suppressions de postes.

Pour les écoles, avec plus d’élèves à scolariser déjà à la rentrée 2007 et moins d’enseignants, des conditions de scolarisation et d’accueil sérieusement dégradées dans certaines écoles avec des effectifs surchargés là où une création n’a pu être faite et un recul de la scolarisation en maternelle accompagné d’inéquité entre communes au niveau des possibilités ou non de scolarisation des plus jeunes, on peut craindre le pire pour la rentrée 2008 Dans le second degré, alors que la baisse des effectifs à cette même rentrée sera du même ordre que cette année, cela signifie que de telles économies ne seront possibles qu’en

amputant fortement l’offre d’enseignement (options, diversité des voies de formation, voire une diminution des horaires d’enseignement) et en augmentant la charge de travail des personnels, y compris par l’augmentation massive des heures supplémentaires.

Nous refusons par ailleurs, toute logique qui conduirait, face à ces amputations budgétaires, à confier une partie des enseignements ou de l’aide scolaire aux élèves, à des personnels extérieurs à l’Éducation Nationale (disciplines artistiques, EPS, sport scolaire, soutien…)

Nous dénonçons la logique purement comptable qui guide les choix gouvernementaux, entièrement orientée vers la réduction des coûts et la suppression de postes de fonctionnaires, au détriment de tous les élèves et du fonctionnement du système.

Les personnels de l’Éducation Nationale sauront réagir. La FSU et ses syndicats feront tout pour organiser la riposte la plus unitaire possible, à la hauteur des dégradations qu’un tel projet ne peut qu’engendrer.