Alors que le ministère de l’Éducation Nationale affirme vouloir résoudre la question de l’échec scolaire, les conditions d’étude et d’apprentissage pour les élèves et l’offre éducative se dégradent. Étranglée par les suppressions d’emplois dans le second degré, l’école au service de tous souffre. Les systèmes de remédiation à l’échec scolaire sont externalisés, après un an et des millions d’euros dépensés sans contrôle, l’accompagnement éducatif mal ciblé, puisque faisant appel au volontariat des élèves, deviendrait-il le service privé du service public, qui ne remplirait plus ainsi, sa mission d’instruction au service de tous ? La démocratisation serait-elle en panne ?
Alors que le ministère prétend vouloir assurer une meilleure réussite à l’université, il réduit de façon drastique les postes ouverts aux concours de recrutement d’enseignants (16000 suppressions d’emplois de stagiaires annoncés par le Ministre Darcos le jour de son départ), privant d’un emploi stable, des milliers d’étudiants hautement qualifiés et d’enseignants en situation de précarité.
C’est dans ce contexte, qui nuit gravement à la santé du système éducatif, que nous sommes réunis aujourd’hui pour terminer la préparation de la rentrée de septembre prochain.
Dans notre département 2 postes sont créés dans les collèges pour 719 élèves supplémentaires.
La responsabilité de ce CTPD est de protéger la qualité du service public pour tous.
Or, tant le volume des Dotations Horaires Globales des établissements que le taux imposé d’heures supplémentaires au détriment d’heures poste, ne permettront aux enseignants, ni de concrétiser l’ambition qu’ils ont pour leurs élèves, ni de répondre véritablement aux attentes des familles.
Les élèves ont changé. Les exigences sociales évoluent. Les conditions sociétales pèsent sur les familles. Le service public d’éducation doit assurer à tous les jeunes des conditions d’études satisfaisantes, permettant à tous et à chacun d’entre eux de réussir à l’école.
L’Inspection académique aurait-elle abandonné cette exigeante mission humaniste et républicaine de réussite de tous les élèves de notre département ?
Au lieu de lutter contre les inégalités, de jouer son rôle de service public, l’école tend à accompagner (quand elle ne les renforce pas) les inégalités. La qualité du service public est atteinte.
Cette politique s’accompagne en parallèle d’un transfert de responsabilité vers l’élève et sa famille, ce qui conduit en réalité à « naturaliser » les inégalités, à nier les déterminismes externes et internes.
C’est pourquoi la FSU oppose aux classes à effectifs alourdis voire surchargés, la proposition de 24 élèves par classe en collège et 27 en lycée. La FSU revendique les moyens d’assurer options, dédoublements, groupes de soutien, pratiques volontaires (association sportive, chorale, etc…) dans le cadre de l’école.
C’est pourquoi la FSU oppose à l’imposition massive d’heures supplémentaires et à la multiplication des services d’enseignants partagés entre 2 ou plusieurs établissements, des postes complets afin d’assurer stabilité, disponibilité et efficacité des professeurs.
C’est pourquoi la FSU dénonce, rejette, combat une politique qui dans le présent contexte de crise économique aggrave l’emploi, la précarité, accentue les inégalités sociales.
C’est pourquoi la FSU exige d’autres
choix pour l’école. Cela passe par :
- l’abandon des suppressions de postes et notamment l’annulation des suppressions prévues au titre du remplacement.
- l’abaissement des effectifs par classe,
- l’arrêt des suppressions d’emplois, la transformation d’une grande partie des HSA en postes
- la réouverture de nombreux postes aux concours de recrutements d’enseignants
C’était le sens des puissantes mobilisations de l’année scolaire écoulée, c’est pourquoi la FSU prendra toutes ses responsabilités dans ses secteurs de responsabilité, notamment dans l’Éducation et la Fonction Publique en construisant les mobilisations nécessaires dès la rentrée et en amplifiant la campagne sur les services publics.
La lutte va continuer, elle sera peut-être longue, surement difficile, d’autres que moi dans ce département et en Auvergne en indiqueront le chemin. Mais la victoire est au bout ! Et comme aurait dit Ernesto Che Guevara : « Hasta la victoria ! Siempre ! »