9000 suppressions de postes dans le premier degré, 4800 suppressions dans le second degré ! Voilà ce qu’imposent Nicolas Sarkozy et son gouvernement pour le budget 2011. Du jamais vu depuis Jules Ferry, du jamais vu depuis le XIXème siècle !

Cela veut dire qu’à chaque semaine travaillée par les professeurs des écoles, le Ministre de l’ Éducation Nationale va supprimer 380 postes dans les écoles, collèges et lycées de notre pays. A ce niveau là, ce n’est plus de la rigueur, ce n’est plus de l’austérité, c’est de l’acharnement ultralibéral dont le seul objectif est de démanteler au plus vite les services publics pour les livrer à l’appétit féroce des financiers et affairistes !!

C’est la même logique qui est en œuvre à propos de la question des retraites : c’est la casse de la solidarité nationale afin de pousser les salariés à recourir à des solutions individuelles pour le plus grand profit d’une minorité de multimillionnaires. Au-delà des discours de façade, ce gouvernement choisit la capitalisation contre la répartition, ce gouvernement choisit le chacun pour soi contre la solidarité !

La FSU 63 tient à rappeler son opposition au projet de réforme des retraites envisagé par le gouvernement. La mobilisation est grande et forte contre le « massacre » programmé des emplois et des retraites. Des millions de salariés, retraités, jeunes… continuent de réclamer le retrait du projet soutenu par le gouvernement et l’ouverture d’un débat sur l’avenir et le financement des retraites. Sur ce dernier point, la FSU répète que la sauvegarde de notre système de retraite par répartition passe avant tout par le développement de l’emploi. En ce sens, nous dénonçons les 9000 suppressions de postes dans le 1er degré et les 4800 dans le second degré prévues au budget 2011, suppressions qui vont encore dégrader les conditions de travail des enseignants et les conditions d’apprentissage des élèves.

A l’opposé de cette politique, la FSU propose d’autres choix :

• Aux suppressions d’emplois dans l’éducation nationale, nous

proposons de répondre aux besoins pour une école de la réussite scolaire pour chaque enfant. C’est ainsi que nous estimons pour le Puy de Dôme à 200 le nombre postes d’enseignants qu’il faudrait créer dans le premier degré immédiatement pour que l’école publique puisse assurer correctement ses missions. Pour information, 200 postes représentent environ 8 millions € soit 1,17% des 679 millions € versés aux grosses fortunes au titre du bouclier fiscal en 2009 !

• Au développement de la précarité, nous proposons de créer des statuts adaptés aux métiers qu’exercent les EVS, AVS, AED etc..

• A la politique basée sur la répression, nous opposons une action

publique basée sur la prévention dans les quartiers sensibles. Au lieu de fermer des postes et augmenter les effectifs par classe dans les RAR, RRS et ZRR, il faut donner les moyens aux équipes éducatives et aux RASED de mener à bien leurs missions. La prévention passe aussi par la scolarisation des 2 ans dont toutes les études s’accordent sur les effets bénéfiques qu’elle entraîne. Aujourd’hui, nous en sommes à 7,95% d’enfants de 2 ans scolarisés dans le Puy de Dôme. Triste record.

• A l’expulsion des Roms hors de notre pays, nous demandons des

moyens pour aider à la scolarisation des enfants du voyage.

Dans l’immédiat, au vu des effectifs, nous vous proposons de prononcer des ouvertures ou abandons de fermetures pour les écoles suivantes : Billom maternelle, Henri Bournel maternelle de Cournon, Vic Le Comte maternelle, Pré Rond maternelle à Issoire, Besse Saint Anastaise maternelle, La Chapelle maternelle à Aulnat, Brassac les Mines maternelle. Sur les écoles de Clermont, il nous semble nécessaire d’envisager une réflexion avec la commune pour permettre l’accueil des enfants dans des classes de 25 et la mise en place de sections de petits de 15 dans certaines écoles.

Bien d’autres écoles mériteraient des ouvertures. En effet, pour qu’aucune école du département n’ait une moyenne par classe de plus de 25 élèves, il faudrait tout de suite plus de 100 postes !

Nous nous posons des questions au regard des documents communiqués pour la préparation de ce CDEN en ce qui concerne l’école de Job où l’Inspecteur d’Académie a annulé la décision de fermeture, également nous n’avons trace, en ce qui concerne l’école de Bellevue d’aucune décision officielle du Conseil Municipal de Thiers quant à la fermeture de ce groupe scolaire ; enfin, nous demandons un réexamen de la décision de fermeture sur Giat (commune en ZRR).

En second lieu, nous demandons de débloquer des moyens en urgence pour les écoles classées en RAR et RRS et pour compléter les réseaux d’aide. A ce propos, nous réinsistons sur la situation du poste G de Lacharme non pourvu et dénonçons à nouveau la suppression des 8 postes spécialisés en surnuméraire.

Troisièmement, nous demandons la comptabilisation et l’accueil des 2 ans dans les ZRR qui sont considérées comme des zones d’environnement social défavorisé (jugement rendu par la cour d’appel de Bordeaux le 19/04/2010) et faisant office de jurisprudence jusqu’à nouvel ordre ! En effet, même si le ministère a fait appel du jugement, cela ne rend pas suspensif le dit jugement.

Par ailleurs, nous demandons d’une part l’affectation d’un AVS pour chaque enfant scolarisé relevant de la MDPH, d’autre part, la réaffectation des EVS et AED dans les écoles dont ils ont été retirés pour cette rentrée.

Nous réaffirmons que l’amélioration du fonctionnement des écoles ne peut passer que par un rôle confirmé du conseil d’école et du conseil des maitres, par du temps pour les équipes, du temps et des moyens pour la direction (décharge et personnel administratif).

Dans le second degré, nous ne pouvons faire l’impasse sur la situation faite aux fonctionnaires stagiaires qui se retrouvent devant des classes sans formation, avec des tuteurs pas toujours dans leur établissement ni dans leur discipline. Nous exigeons une véritable formation et une entrée dans le métier progressive pour nos jeunes collègues. La FSU revendique la mise en place de formations à l’IUFM pour répondre aux besoins urgents des stagiaires du second degré, le maintien du demi-service qu’ils assurent depuis la rentrée au-delà des vacances de la Toussaint, jusqu’à la fin de l’année scolaire, ainsi que le rétablissement d’un groupe de travail d’affectation dans notre académie.

Nous constatons que la carte des collèges du département continue à être redessinée au cas par cas sans réflexion d’ensemble, en utilisant les conditions particulières de certains établissements. La FSU ne peut accepter cette sorte de décentralisation à rebours qui semble mettre le département devant le fait accompli !

Alors que le constat de rentrée 2009 faisait état de 21529 élèves dans les collèges du Puy de Dôme, la rentrée 2010 a été préparée en se basant sur un effectif de 21286 élèves, prévisions à la baisse contre laquelle nous nous sommes élevés. Or, vous nous annoncez 21680 élèves (selon l’enquête consolidée) ! Pourquoi cette sous-estimation ? La DHG prévue de 27748h passe à 27790,5h distribuées. Nous souhaitons connaître le montant total de la DHG attribuée au département et sa ventilation.

Nous souhaitons un bilan de l’ouverture de la LV2 en 5ème, en regard des classes bilangues. Nous constatons que les familles n’ont pas toujours eu le choix entre les deux dispositifs. Cette introduction ainsi que la globalisation des moyens conduit dans certains cas à la fermeture du latin en 5ème ! Nous exigeons que cette option soit de nouveau proposée l’année prochaine là où elle a été supprimée.

Plusieurs expérimentations (rythmes scolaires, livret de compétences "Hirsh") sont en cours dans les collèges du département. La loi Fillon dans son article 34 prévoit que le projet doit être adopté par le CA sur proposition du conseil pédagogique, ce qui n’a pas été le cas.

Monsieur l’Inspecteur d’Académie, nous vous avions interpellés sur ces trois points lors du CTPD du 29 juin 2010, et nous n’avons pas eu de réponse !

Un nombre conséquent de dérogations ont été accordées en juin, certaines conduisant à des modifications de structure importantes, semblant désavouer des Chefs d’Établissement qui avaient fait voter leur structure par leur CA ! La FSU s’est toujours opposée à la désintégration de la carte scolaire, qui renforce les inégalités sur le territoire. Conjugué avec une dotation étriquée et à la globalisation partielle des moyens, ceci conduit à des difficultés pédagogiques sur le dos des élèves.

La FSU considère la situation comme très grave et très inquiétante pour le Service Public d ‘Éducation, les élèves et les personnels. Ce sont des choix complètement opposés à nos ambitions d’une meilleure Ecole Publique favorisant la réussite de tous les élèves.

Pour la FSU, ces choix politiques et budgétaires consistent en une véritable entreprise de destruction du Service Public d’ Éducation.

Aussi, la FSU appelle tous ceux qui sont attachés à une école de la réussite pour tous à se mobiliser pour créer un mouvement large et unitaire capable de peser sur les choix gouvernementaux en matière de budget, de conception de nos métiers, de recrutements et de politique éducative.

Ceci ne peut être séparé des attaques frontales du gouvernement contre les travailleurs de ce pays : réforme des retraites, budget de rigueur, etc. La FSU prend toute sa place dans la riposte !