La FSU, la Ligue de l’Enseignement, la FCPE et les DDEN vous invitent à la conférence animée par Nico Hirtt le 23 mars 2012 à ISSOIRE.

L’Éducation Nationale, née de l’idéal de l’école laïque, gratuite et obligatoire, est aujourd’hui en danger de mort. Sous la menace d’une croisade qui, portée depuis plus de 15 ans par les franges catholiques les plus intégristes des mouvements ultra-libéraux, s’invite désormais au cœur de la réforme économique menée par l’actuel gouvernement.

Certes, on ne saurait réduire la question de la laïcité à celle de l’école. Pour autant, l’en exclure serait une erreur, car c’est principalement dans l’éducation que se joue l’avenir de ce principe fondamental. Ainsi le secrétaire de la Congrégation pour l’éducation catholique du Vatican, l’archevêque français Jean-Louis Bruguès, souligne-t-il que l’école, « point crucial pour notre mission », pourrait devenir « le seul lieu de contact avec le christianisme ».

L’ecclésiastique conteste même la laïcité comme « principe constitutif de la mission éducative universelle » et juge « agressive »la séparation avec l’Etat, votée en 1905. En 1987 déjà, lors de l’assemblée de l’épiscopat, l’évêque Jean Vilnet déclarait que l’heure lui semblait venue de « travailler avec d’autres à redéfinir le cadre institutionnel de la laïcité », permettant à l’Eglise de conquérir de nouveaux privilèges.

« Sous la pression de l’environnement économique, l’école change. Après avoir été, successivement, appareil idéologique et instrument de sélection méritocratique, mais aussi outil de socialisation et d’instruction, elle entre aujourd’hui dans l’ère de la "marchandisation" : la soumission des objectifs éducatifs aux impératifs directs de la croissance et du profit. Au nom de la modernité, l’école est sommée de produire du capital humain doté de compétences flexibles et adaptables, en lieu et place de savoirs porteurs de citoyenneté critique. Elle est également chargée de stimuler les marchés des technologies de l’information et de la communication, quand on ne la somme pas de se transformer elle même en vaste marché et en nouveau secteur d’investissement potentiellement lucratif. Ces évolutions sont fortement appuyées par de nombreux lobbies patronaux et des organismes internationaux, tels l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économique) la Banque Mondiale et la Commission européenne. »