Monsieur le Préfet



Le gouvernement a supprimé 100 000 postes de fonctionnaires en 3 ans avec sa politique de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partants en retraite. Ceci pour un gain de 400 millions d’euro par an, à mettre en regard du déficit public de la France de 150 milliards d’euro. L’application de cette décision contribue à fragiliser les services publics, et celui d’éducation en particulier.

L’Éducation Nationale recrute 17 000 personnes, fanfaronne le ministère qui cache soigneusement les 33 000 départs en retraite. Il y aura donc bien 16 000 suppressions de postes dans le prochain budget. Cette campagne coute 1,3 million d’euro : cette somme ne serait-elle pas plus utile investie dans la formation des professeurs stagiaires, toujours aussi indigente ?

Pour le 1er degré,

Nous voulons d’abord dénoncer à nouveau les conditions dans lesquelles se sont opérées les différentes phases de la carte scolaire du premier degré cette année.

A la décision de report, s’est ajouté un traitement de la 1ère phase en avril sur des prévisions d’effectifs datant de mi décembre souvent obsolètes.

Le récent CTP, qui n’était plus un simple CTP d’ajustement comme les autres années, a dû remettre en cause bon nombre de décisions prises lors du 1er CTP. Si nous pouvons être satisfaits de l’amélioration des conditions de rentrée pour quelques écoles, nous regrettons que, pour d’autres, les annonces de fermeture prononcées hâtivement en avril aient conduit à leur fragilisation avec des conséquences sur la composition des équipes, l’organisation des classes, la perte éventuelle d’élèves vers le privé par crainte des familles d’une possible détérioration des conditions d’étude de leurs enfants.

Au résultat, on ne peut que constater, dans l’instant, des situations difficiles :

"-" secteur rural : non possibilité d’accueil des élèves de 2 ans, moyenne importante pour des classes à 3 et 4 niveaux,

"-" établissements spécialisés (c’est bien l’attention et l’investissement du département dans ce domaine qu’il faut faire perdurer au regard des intentions politiques affirmées-par la loi de 2005- et non pas dénoncer une situation privilégiée),

"-" écoles maternelles dont la moyenne atteint voire dépasse les 30 élèves par classe, (l’Inspecteur d’Académie a lui-même fixé, à 31 élèves et plus de moyenne le seuil de réouverture suite à une décision de gel).

– écoles élémentaires comptant une moyenne de plus de 25 voire 26 élèves par classe.

Nous insistons à nouveau tout particulièrement sur la situation des écoles suivantes :

"-" en maternelle : Veyre-Monton, Mozac, Diderot (RAR) à Clermont, Aristide Briand Clermont, Gandaillat Lempdes, école du centre Issoire, Peschadoires, Pierre et Marie Curie Clermont, F.Buisson Clermont, Louis Aragon Le Cendre, Les Copains Ambert, Mercoeur Clermont

"-" en élémentaire : Effiat, Saulzet le Chaud, Sauxillanges, Beauregard L’Evêque, Les Martres de Veyre, Louis Aragon Vertaizon, Pionsat, Victor Duruy Clermont, Ph Arbos Clermont (RAR), Barrière Issoire, St Genès Champanelle, Le Bourgnon Lempdes

Les modifications de structures (CLIS-ULIS) qui, même si elles correspondent à des évolutions dans l’affectation des élèves, prises en fin d’année sans réelle concertation des équipes constituent également un élément de plus qui déstabilise les équipes et contribue à fragiliser l’école publique.

Toutes ces mesures mettent en évidence le travail de coupe imposé aux académies, du fait d’un budget de l’éducation INSUFFISANT. On utilise les désormais fameux « leviers d’action » que sont notamment l’augmentation des effectifs des classes, la poursuite de la baisse de la scolarisation des enfants de 2 ans, les économies faites dans l’ASH et dans tous les secteurs de l’Éducation (école, collège, lycée, lycée professionnel, services centraux et services déconcentrés, sociaux et de santé) ainsi que sur la formation des enseignants…

Avant d’aborder le second degré, nous voulons revenir sur la situation des EVS en fin de contrat et nous associer à la déclaration de la CGT. Pour les personnels en fin de contrat au 30 juin, des décisions connues tardivement, des informations contradictoires, l’information par personne interposée du recrutement d’une autre personne sur le poste occupé préalablement.

Pour notre part, nous réitérons notre demande faite lors du CTP de juin de réemploi prioritaire au 1er septembre 2011 des EVS en fin de contrat en juin 2011sur les 3000 recrutements AVS AED annoncés nationalement pour l’accompagnement à la scolarité des élèves en situation de handicap. Même si nous continuons à considérer que ces emplois ne peuvent être que transitoires vers la pérennisation des missions sur des postes statutaires.

Collèges,

Au prétexte de la constitution d’une plate-forme académique de gestion des moyens au rectorat, l’examen par les CTPD des mesures concernant les postes en collège a été supprimé.Si les services académiques ont essayé d’être à notre écoute, la réalité est bien une négation du travail paritaire de proximité.

Les IA n’ayant pas, semble-t-il, délégué leurs compétences au rectorat, les CTPD doivent pouvoir débattre de ces mesures. Nous demandons à nouveau le retour de la gestion des postes dans les collèges par les CTPD, instances paritaires représentatives des personnels. La FSU exige le respect du paritarisme !

L’effectif prévu dans les 58 collèges publics du département est de 22 281 élèves, en hausse de 185. S’il y a 11 créations de postes, il y a aussi 48 suppressions, dont 25 sur des postes occupés ! Toutes les recettes possibles ont été utilisées pour arriver à ce résultat, notamment en calculant le nombre de classes en prévoyant des effectifs à 30 au lieu de 28 : cette mesure a impactée 28 collèges et permis la suppression de 42 divisions !

Le programme ECLAIR imposé arbitrairement à 2 collèges du département et aux écoles voisines illustre le lien entre la remise en cause des statuts (recrutement local sous l’autorité des chefs d’établissement) et des missions (création de nouvelles hiérarchies intermédiaires par le biais de nouvelles fonctions du type de celle de Préfet des études, introduction de l’EIST). La mise en place de ce programme induit une discrimination géographique et un manque d’ambition pour les élèves les plus en difficulté, à qui on ne propose que le socle commun. Ceci est le contraire du principe égalitaire « donner plus à ceux qui ont moins ». La FSU s’oppose à toute dérèglementation. La FSU réaffirme que le but de l’éducation prioritaire doit être de donner plus à ceux qui ont moins, et non moins à ceux qui ont moins.

Nous attendons également de ce CDEN des réponses aux questions que nous posons habituellement en CTPD, concernant notamment les ajustements de la carte scolaire départementale, le bilan des expérimentations (sport l’après-midi, LV2 en 5ème, classe de cycle,…), le bilan des dérogations et de l’affectation des élèves, les problèmes posés par l’évaluation du socle commun et de l’histoire des arts, …

La poursuite des suppressions d’emplois, alors que les effectifs d’élèves augmentent, ne permettra pas au système éducatif de répondre au défi d’une nouvelle étape de démocratisation. Et ce sont les élèves des milieux les plus défavorisés qui en seront les premières victimes.

La mise à mal du service public d’éducation qui concerne l’ensemble des usagers et des personnels est inacceptable. C’est d’une autre ambition éducative et d’un autre budget dont notre École a besoin pour assurer la réussite de tous et améliorer les conditions de travail des personnels.

Un bougé a été obtenu fin juin ; suite à la multiplication des actions dans tous les départements, aux interventions rassemblant les enseignants, les parents et les élus, le ministre de l’Éducation Nationale a annoncé une augmentation du nombre de places au concours PE 2012 (de 3000 il passe à 5000). Mais compte tenu du maintien du non remplacement d’un fonctionnaire sur 2 partant à la retraite, compte tenu que dans le même temps, la commission des Affaires Culturelles de l’Assemblée Nationale étudie un texte proposant entre autre la suppression des concours pour devenir enseignant, le démantèlement du Service Public d’Éducation, comme des autres Services Publics reste une des orientations prioritaires de la politique du gouvernement.



C’est pourquoi, la FSU appelle au développement de l’action dès la rentrée (pour stopper la casse du service public d’éducation, pour obtenir tout de suite un autre fonctionnement des écoles- un taux d’encadrement meilleur, des moyens pour l’aide à la direction et à la scolarisation des élèves en situation de handicap) et à la grève le 27 septembre 2011 aux côtés des autres organisations syndicales de l’ Éducation Nationale.