Il faut qu’ensemble la lutte continue.
Les établissements spécialisés paient "un lourd tribut" dans les suppressions annoncées au CTP.
10,5 postes ; présentation globale par l’IA au CTP arguant que le département a toujours eu une politique volontariste dans l’éducation spécialisée et que le taux d’encadrement y était le double des autres départements.
Quel volontarisme représente cette mesure ? Moins d’encadrement pour ces enfants en difficultés lourdes,
volonté de donner ce secteur de l’éducation spécialisé au privé,
s’aligner sur le toujours moins prôné par la RGPP et les politiques européennes.
Les suppressions continues de postes d’enseignants et d’administratifs s’inscrivent dans une logique idéologique de destruction des Services Publics en général et du Service Public d’Éducation en particulier et dans le dogme ultra libéral du non-remplacement d’un poste de fonctionnaire sur deux partant à la retraite.
Cela se traduit par l’augmentation importante du temps de service des enseignants stagiaires, au détriment de leur formation, le manque de personnels titulaires-remplaçants, le recours plus important à des personnels précaires, éventuellement recrutés via Pole Emploi, l’augmentation des effectifs par classe : le nombre de classes est ainsi artificiellement diminué, et donc les besoins sont minorés.
Ce sont les conditions d’études des élèves, dont nous avons la responsabilité, qui vont être lourdement dégradées, et particulièrement pour les élèves en difficulté.
Cette situation est inacceptable !
Le premier degré avec 155 élèves supplémentaires attendus à la rentrée 2011, il aurait fallu ouvrir 7 postes ; le ministère en supprime 35 !
Mais en fait, au vu des chiffres donnés par l’Inspecteur d’Académie, les besoins en postes dans le Puy-de-Dôme sont bien plus importants et se chiffrent en centaine. Sur 138 écoles maternelles, 69 ont une moyenne d’élèves par classe égale ou supérieure à 25. 21 écoles ont une moyenne de 29 et plus ! Les effectifs peuvent monter jusqu’à 36 élèves par classe !
Dans le Puy-de-Dôme, une école maternelle sur deux est en sur effectif !
Dans les écoles élémentaires et les écoles primaires, sur 386 écoles, 40 ont une moyenne égale ou supérieure à 25. Jusqu’à 28 élèves même ! Et cela concerne donc plus d’une école primaire ou élémentaire sur 10.
En ce qui concerne les 61 RPI que compte notre département, 11 d’entre eux mériteraient une ouverture de classe.
A cela s’ajoutent les 25 postes de RASED, les 24 postes de brigades qu’il faudrait créer pour répondre immédiatement aux besoins.
Une fois, le retrait des 35 postes effectué par l’Inspecteur d’Académie, la situation se dégradera encore davantage.
Cette situation est intolérable !
Dans le second degré :
Au prétexte de la constitution d’une plate-forme académique de gestion des moyens au rectorat, l’examen par les CTPD des mesures concernant les postes en collège a été supprimé. Si les services académiques ont essayé d’être à notre écoute, la réalité est bien une négation du travail paritaire de proximité.
Les IA n’ayant pas, semble-t-il, délégué leurs compétences au rectorat, les CTPD doivent pouvoir débattre de ces mesures. Nous demandons le retour de la gestion des postes dans les collèges par les CTPD, instances paritaires représentatives des personnels.
L’accumulation de réformes en collège (LPC, socle commun, groupes de compétences en LV, EIST, établissements CLAIR…) transforme profondément les objectifs du collège. Il ne s’agit plus de construire un collège pour tous qui permette d’élever les connaissances de tous les élèves mais de donner un viatique minimum qui jettera les plus faibles d’entre eux dans l’apprentissage sans possibilité de poursuivre en lycée, réservé aux seuls élèves « méritants ». Face à une accumulation sans fin de tâches supplémentaires, beaucoup d’enseignants en collège s’interrogent sur le sens et les finalités du collège, ainsi que sur leur métier aujourd’hui.
Le programme ECLAIR imposé arbitrairement à 4 collèges de l’académie et aux écoles voisines illustre le lien entre la remise en cause des statuts (recrutement local sous l’autorité des chefs d’établissement) et des missions (création de nouvelles hiérarchies intermédiaires par le biais de nouvelles fonctions du type de celle de Préfet des études, introduction de l’EIST). La mise en place de ce programme induit une discrimination géographique et un manque d’ambition pour les élèves les plus en difficulté, à qui on ne propose que le socle commun. Ceci est le contraire du principe égalitaire « donner plus à ceux qui ont moins ».
L’augmentation importante du temps de service des enseignants stagiaires, au détriment de leur formation, l’affectation de plus en plus fréquente des TZR sur un nombre croissant d’établissements et en-dehors de leur discipline de recrutement, et enfin le recours plus important aux enseignants précaires ont permis de pallier en partie le manque d’enseignants, au détriment de la qualité des cours.
La préparation de la rentrée 2011 atteint les limites de la faisabilité
Dans notre département, pour 242 élèves en plus dans les collèges, ce sont 37 postes d’enseignants en moins ; les effectifs par classe sont augmentés à 30, le nombre de classes est donc artificiellement diminué, les besoins sont minorés. Les conditions d’études des élèves dont nous avons la responsabilité vont être lourdement dégradées.
Parallèlement, et bien que constante en nombre, la quantité d’HSA par enseignant augmente. La FSU aujourd’hui encore condamne l’abus d’HSA. Elles sont passées de variables d’ajustement à véritables armes de destruction massive de postes. Ces HSA sont de plus dévastatrices tant sur le plan pédagogique que frein au recrutement de jeunes :
* En effet elles rendent moins disponibles les professeurs ce qui nuit à leur investissement dans l’établissement. Elles augmentent le nombre d’élèves par professeur et diminuent d’autant le temps accordé à chacun …
* En favorisant et organisant les services partagés sur plusieurs EPLE, elles mettent à mal la stabilité et la solidarité pourtant incontournables à un travail d’équipe pédagogique.
Quant à l’ensemble des personnels, la pression accrue sur leurs épaules tend à leur faire perdre de vue la finalité même de leur mission.
Cette situation est inadmissible !
Concernant le second degré de manière générale, la prise en compte des élèves à besoins éducatifs spécifiques (difficultés d’entrée dans les apprentissages, difficultés comportementales, situations de handicap), reste insuffisante malgré une avancée ces dernières années. Les SEGPA accueillent, par défaut, un nombre d’élèves ne relevant pas à proprement parler de leur champ de compétence, du fait de capacités d’accueil insuffisantes en établissements adaptés ou d’orientations non acceptées par les familles. De ce fait, les missions de formation initiale qui sont les leurs se trouvent dénaturées.
Cette situation risque de s’aggraver avec les décisions de fermeture proposées dans l’ASH (Adaptation scolaire et Scolarisation des élèves Handicapés) dans le cadre du CTP 1er degré, les établissements étant par ailleurs doublement touchés : fermeture par l’éducation Nationale des postes d’enseignement et fermeture par l’Agence Régionale de santé de postes d’éducateurs spécialisés.
C’est une même politique qui est conduite de part et d’autre : l’accueil éducatif des plus fragiles est sacrifié !
Concernant la médecine scolaire, et alors que le ministère s’est engagé cette année sur une politique de recrutement, pour améliorer de façon significative, « le taux d’encadrement » et promouvoir une politique de prévention dès l’entrée en maternelle, la FSU demande le recrutement d’un médecin conseiller technique auprès de l’Inspecteur d’Académie afin de ne pas alourdir la charge de travail des médecins de prévention qui se voient confier cette mission.
Cette situation ne doit pas durer !
En conclusion le ministre de l’éducation ne vise t-il qu’à démanteler le service public éducation Nationale ?
Les suppressions massives voire abusives de postes, le contournement des statuts, en particulier par la possibilité de recrutement sur contrat mis en place dans les établissements « ÉCLAIR »… sont en complète contradiction avec l’objectif républicain d’accès au service public et laïque d’éducation sur tout le territoire. Ils témoignent de l’abandon de l’ambition de la réussite pour tous les élèves.
Ce n’est pas le sens du projet éducatif de la FSU !
La F.S.U. porte une autre conception de l’éducation, de la formation qu’elle a traduite en vingt propositions pour l’école. C’est dans ce cadre que nous revendiquons :
– la constitution d’un véritable service public de la petite enfance ;
– la confirmation de la spécificité de l’école maternelle et son développement ;
– la limitation à 25 du nombre d’élèves par classe dès la maternelle ;
– la mise en œuvre de dispositifs d’aide et de soutien aux élèves, la possibilité de travail en petits groupes d’élèves, de dédoublement des classes dans certaines disciplines ;
– l’augmentation du temps donné aux personnels pour le travail en équipe ;
– l’abandon de la réforme de la formation des enseignants et son remplacement par une réforme radicalement différente pour répondre aux enjeux de la société actuelle ;
– un véritable plan visant à supprimer tous les emplois précaires et permettant de les remplacer par des emplois statutaires.
Ce sont là autant de chantiers que le ministre doit ouvrir d’urgence !
Pour conclure, nous ne pouvions pas ne pas évoquer aujourd’hui la question de la laïcité.
Une fois de plus, la laïcité est instrumentalisée pour promouvoir des discours d’exclusion et des projets qui, en fait, vont à l’encontre des valeurs qu’elle incarne. C’est une tentative pour détourner le débat national des effets catastrophiques de la politique économique et sociale du gouvernement. C’est, enfin, derrière le prétendu « débat » sur l’Islam ou sur la laïcité, la promotion, par les plus hautes autorités de l’État, de la religion catholique, des « racines chrétiennes de la France », le tout au mépris de la Constitution et de la loi de 1905.
La FSU s’insurge contre une telle instrumentalisation politicienne et cynique, rappelle son attachement au principe de laïcité et s’oppose à toute tentative de modification de la loi de 1905.
La FSU s’oppose à toute stigmatisation d’une partie de la population basée sur l’appartenance religieuse ou l’origine géographique.
Pour la FSU, les enjeux autour des questions touchant à la laïcité s’inscrivent dans la défense des valeurs d’égalité, de la liberté de conscience, du refus de la xénophobie et du racisme.
C’est en violant certains principes de la laïcité, tout en tentant de lui faire dire des choses contraires à sa nature même, qu’est ainsi menacé l’avenir du vivre ensemble démocratique.
Pour la FSU, l’heure est à la vigilance et à l’action avec toutes les forces syndicales et sociales. La FSU continuera de proposer, de s’associer aux mouvements et manifestations qui permettront de mettre en échec les idées racistes et xénophobes en liant le débat sur les valeurs et les actions pour satisfaire les besoins sociaux.