La FSU 59-62 dénonce la décision de la préfète du Pas-de-Calais et du gouvernement d’interdire à Calais la manifestation de solidarité avec les migrants/ réfugiés/ exilés/sans papiers le samedi 1er octobre 2016. Cet événement avait pour but d’interpeller le gouvernement pour qu’une solution pérenne d’accueil soit offerte à tous les migrants présents sur le territoire français et que leurs dossiers soient traités humainement, notamment à Calais avant que le bidonville ne soit démantelé.
Le vendredi 30 septembre, le tribunal administratif de Lille a débouté les associations qui avaient déposé un référé liberté pour maintenir la manifestation du samedi 1er octobre.
Un pas de plus a été franchi par l’État qui interdit les manifestations de soutien aux migrants sous prétexte de risque de trouble à l’ordre public.
La FSU 59-62 dénonce avec force la négation de liberté fondamentale comme celle de manifestation et d’expression en interdisant tout soutien à des personnes qui survivent dans des conditions effroyables au sein de la jungle.
La FSU 59/62 dénonce également avec force l’entrave à la liberté de circulation dont ont été victimes les soutiens parisiens qui se rendaient à Calais hier après-midi pour apporter un témoignage de solidarité aux migrants et aux soutiens locaux. Elle dénonce plus généralement la remise en cause des libertés fondamentales au nom de l’état d’urgence et y donnera toutes les suites nécessaires.
Le président de la République et de nombreux futurs candidats à la présidentielle ont fait de Calais une étape obligée de leur campagne électorale : ils ont tous affecté d’assurer les Calaisiens de leur soutien en leur annonçant la fin prochaine de la jungle, mais sans y mettre un pied. Plus de 10 000 êtres humains ont ainsi été niés dans leur existence et leur souffrance, une attitude indigne d’élus ou de candidats qui aspirent à représenter la France et ses valeurs républicaines.
La FSU réaffirme qu’il ne faut pas opposer des populations en grande difficulté : les migrants aux conditions de vie inhumaines et les Calaisiens en proie à des difficultés sociales aiguës. La suppression de la jungle ne résoudra ni les difficultés des migrants ni celles de la population calaisienne.
Il serait en outre bien naïf de croire que ce démantèlement éliminera la présence de migrants à Calais. A la fermeture de la jungle, nous retrouverons une situation similaire à celle de 2004 après la fermeture du camp de Sangatte : des migrants reviendront pour traverser la Manche à Calais et vivront dans des conditions encore plus précaires dans et autour de la ville. En effet, Calais reste la première porte pour le passage en Grande Bretagne et ceci est une réalité incontournable. C’est pourquoi la FSU ne peut ni comprendre ni accepter la volonté de l’État de supprimer toutes les structures d’accueil et d’aide aux migrants dès le démantèlement de la jungle. Elle revendique une prise en charge au niveau national de tous les migrants et continuera de dénoncer et de s’opposer à toute expulsion de migrant.