Comme chaque année, la rentrée réserve son lot de nouveautés pour les PLP.
Sans surprise, l’enseignement professionnel reste cette année encore le parent pauvre de l’éducation, pris en étau entre la propagande pro-apprentissage et la nouvelle cure d’austérité du gouvernement Philippe-Macron.
Petit tour d’horizon à la Prévert…
-Réforme de la Voie Pro :
Le Ministre de l’Éducation nationale a annoncé une Réforme de la Voie Pro du CAP au BTS mais en aucun cas l’audit de la réforme précédente du Bac Pro 3 ans en 2008.
-Poursuites d’études des bachelier-es professionnel-les :Les premières pistes de propositions sont inacceptables !
Les premières propositions qui émergent des concertations censées « améliorer l’accès et la réussite de tous les élèves dans l’enseignement supérieur » sont inacceptables du point de vue des bachelier-es professionnel-les mais aussi du point de vue des professeur-es de lycée professionnel (PLP).
En amont des synthèses qui auront lieu la semaine prochaine, le SNUEP-FSU rappelle que les raisons majeures des difficultés actuelles des jeunes issu-es de lycée professionnel dans l’enseignement supérieur sont indubitablement la réforme du baccalauréat professionnel 3 ans, qui a diminué d’une année la formation globale des élèves, et les modalités certificatives (CCF) des diplômes professionnels qui exigent du temps pris sur l’enseignement. Or, jamais les effets de ces choix politiques ne sont questionnés.
La question des affectations par défaut à l’université n’est interrogée que sous le prisme de l’instauration d’une sélection à l’université. Les termes « prérequis » ou « contrats de réussite » révèlent la volonté d’exclure les bachelier-es professionnel-les des bancs de la fac. A la demande d’augmenter le nombre de places dans les filières STS, les propositions vont dans le sens de destins scolaires scellés en fonction des trois voies du lycée.
Quant à l’idée émise de faire certifier des « potentialités » d’élèves ou des « engagements associatifs »… par les PLP, ou encore celle de réunir les équipes pédagogiques après les conseils de classe pour redonner un avis sur l’orientation des élèves : elles sont tout simplement irresponsables. C’est méconnaître les conditions de travail dégradées des personnels et le fonctionnement des établissements en fin d’année scolaire où les enseignant-es sont très occupé-es par les examens, les visites de stages ou encore les réunions et les commissions d’harmonisation.
Pour le SNUEP-FSU, ces premières concertations à l’instar de la volonté affichée du ministère d’imposer le mixage des publics et des parcours, par le développement de l’apprentissage dans tous les lycées professionnels publics, sont de très mauvais signes envoyés à la profession qui augurent mal la possibilité d’améliorer les conditions de travail des PLP et d’études des élèves.
-Budget 2018 : moins de profs !
Le budget 2018 vient de tomber : il prévoit la suppression de 2600 postes dans le 2nd Degré. « En même temps », le rectorat de Versailles envisage la possibilité d’embaucher des étudiants contractuels 2nd degré en provenance…d’Espagne ! Combien de PLP en Moins
-Lycée Géant de Clermont
Le serpent de mer du Grand Lycée Professionnel de Clermont revient à la surface ! Le projet, qui envisage de fusionner le lycée tertiaire Marie Curie et le lycée industriel Claudel, sans se soucier de pédagogie, était « programmé » pour 2019. Il vient d’être courageusement reporté à 2021 « au plus tard », veille d’élections…
-Abandon des objectifs de réussite en bac pro pour les places en BTS.
Interrogé sur les nouvelles places en BTS initialement proposées pour la poursuite de nos bacheliers professionnels, le Ministre a botté en touche et n’a communiqué aucun chiffre…
-Régionalisation :
Les Régions dont la notre continuent leur offensive pro apprentissage en réclamant de nouvelles prérogatives : transfert des Centres d’ Information et d’Orientation (CIO), volonté de prendre en charge les filières pros « jusqu’au bac +3 », enfin regroupements « expérimentaux » des LP et des CFA. Votre élu en CREFOP suit ce dossier de très près et s’opposera à toute modification de nos statuts de fonctionnaires d’Etat.
-Inclusion des ULIS en CAP.
La destruction du pourtant très efficace dispositif Ulis tel qu’il était appliqué dans notre académie se poursuit : les élèves souffrant de handicap, essentiellement cognitif, sont dorénavant « inclus » dans des classes « ordinaires » de CAP. Cette inclusion forcée se fait au détriment des intérêts pédagogiques particuliers de ces élèves, et sans se poser la question de la formation des enseignants ou des difficultés techniques d’organisation.
Le SNUEP-FSU demandera la mise en place d’un bilan en fin d’année.
-Fusion des Bac Pro Vente et Commerce :
L’échec de la fusion en GA n’a pas refroidi le Ministère, qui espérait continuer en fusionnant les filières Vente et Commerce, au mépris des collègues. La pression syndicale en Comité Technique Ministériel avec vos élus nationaux a été payante : ce projet a été retiré des ordres du jour au Ministère….au moins temporairement !
-CREFOP AURA : Parodie de dialogue social
Le président de Région continue à mépriser le dialogue social au sein du CREFOP notamment pour l’élaboration du contrat pluriannuel CPRDFOP État -Région sur la Formation Professionnelle et ce malgré plus de 15 réunions et 50h de commission , il semblerait qu’à ce stade seul serait décisionnaire et compétent le Président de Région. A tel point que l’ensemble des OS de salariés présentes au CREFOP sauf FO ont fait une adresse au Président de Région et une lettre au Préfet.Il ya urgence puisque celui-ci doit être voté par l’Assemblée Régionale fin décembre et activé au 1er janvier. Avec 600.000 demandeurs d’emplois en AURA , il n’y a aucune urgence !!!!