Depuis d’un siècle, comme l’avaient souhaité Raymond LAVIGNE et ses amis, Congressistes de la IIè Internationale Socialiste, le 1er Mai est l’occasion pour les travailleurs de manifester « de manière à ce que, dans tous les pays et dans toutes les villes à la fois, les pouvoirs publics adoptent des dispositifs qui leur soient favorables ».
Ce caractère international et revendicatif de la Fête du Travail, nous voulons en affirmer, une fois de plus, la nécessité et ce avec conviction et gravité.
Conviction d’abord, car il nous apparaît que dans l’histoire moderne jamais peut-être les tentatives de remise en cause, notamment en France, des droits acquis par les salariés du Privé et du Public, n’ont été aussi nombreuses, pressantes, concertées à l’échelle mondiale, de la part du lobby libéral.
Remise en cause du droit à un travail sécurisé et rémunérateur, remise en cause du droit à l’assurance-maladie, remise en cause du droit à la retraite, remise en cause du droit à obtenir un juste salaire en échange de sa force de travail et ce dans un contexte d’enrichissement mondial que se plait à souligner le Fonds Monétaire International qui parle d’une croissance générale de 5% pour 2007.
Gravité ensuite, car jamais peut-être aussi, au cours de ces dernières années, le mouvement syndical n’est apparu si seul pour endiguer les offensives concertées d’une Droite politique et d’un patronat mondialisés, totalement acquis aux lois des marchés, à la dictature des profits à court terme comme ces 38 milliards d’euros versés à leurs actionnaires par les seules 40 sociétés françaises à plus forte capitalisation de la Bourse de Paris.
Au moment où s’ouvre, dans notre pays, la campagne pour le second tour des Présidentielles, la Fédération Syndicale Unitaire réaffirme son exigence de rompre clairement avec les politiques qu’elle a combattues ces dernières années, toutes inspirées du modèle ultra-libéral, et son appel à bâtir, avec l’ensemble des forces sociales, des alternatives autour de quelques axes centraux :
un Service Public d’Education qui assure la réussite de tous,
une politique qui assure à tous une véritable égalité d’accès aux droits fondamentaux et se donne comme priorité la consolidation et l’amélioration des services publics,
une politique ambitieuse des salaires, des pensions et de l’emploi, une protection sociale de haut niveau garantissant une réelle solidarité et une véritable égalité,
une réforme des règles de représentativité et de dialogue social.
En une rupture avec les politiques répressives et sécuritaires, la FSU revendique l’extension des droits et des libertés, la priorité à la prévention plutôt qu’à la répression, la lutte contre les discriminations le racisme et la xénophobie, la régularisation des sans papiers, l’arrêt de la répression et de la criminalisation des mouvements sociaux.
C’est le sens de ses luttes passées, notamment contre la Loi Fillon et la politique de De Robien, pour les salaires et l’emploi public, contre la Loi Sarkozy sur la prévention de la délinquance, contre les expulsions d’immigrés et de leurs enfants aux cotés du Réseau Education sans Frontière, contre la répression des mouvements sociaux.
Ce sera aussi le sens de ses luttes futures, que la FSU mènera, quelle que soit l’issue des élections, avec l’ambition sans cesse renouvelée de faire avancer des mesures de progrès social.
Vive le 1er Mai, Vive l’unité syndicale !
Pour le Secrétariat Collégial : Gilbert DUCAROUGE