Nouveau projet de décret (27/11/2011)
Le ministère vient de communiquer aux organisations syndicales un nouveau projet de décret portant sur les modifications de l’évaluation des personnels d’enseignement, d’éducation et d’orientation.
Ces modifications ne touchent en rien le fond du conflit qui porte sur la place du chef d’établissement comme unique évaluateur de l’ensemble des activités des enseignants, ce qui de fait aboutit à ne pas reconnaître l’activité centrale de travail avec les élèves. Mais elles prouvent que la mobilisation traduite aujourd’hui par le nombre de signatures enregistrées pour la pétition et l’appel très unitaire à la grève commencent à porter leurs fruits
Ce nouveau projet contient quelques modifications :
1. Sur les promotions dans la période transitoire :
Contrairement à ce qui était prévu pour la période 2012 – 2015, les promotions se feront sur le même modèle qu’actuellement (ancienneté, petit choix, grand choix). De même pour la première année qui suivrait l’entretien professionnel (2015). Ce ne serait donc qu’à partir du 1er janvier 2016 que le processus serait mis en place pour une période exceptionnellement limitée à deux ans.
2. Sur l’évaluation elle-même :
Les missions des corps d’inspection sont maintenus (inspection des personnels dans leur discipline) par suppression des article 73 et 74 de l’ancien projet.
3. Sur l’arrêté deux modifications sont intervenus :
Dans l’article 5 a été rajouté le mot "didactique" : "les compétences notamment didactiques dans sa discipline ou ses domaines d’apprentissage"
Toujours dans l’article 5, il est rajouté concernant la pratique professionnelles : "Elle [la pratique professionnelle] s’inscrit dans le cadre des programmes scolaires officiels et de la mise en œuvre des réformes."
Si le bougé sur la période transitoire est important, rien ne bouge sur ce qui est le cœur du dossier c’est à dire l’évaluation des enseignants par le seul chef d’établissement et la mise entre ses mains de nos évolutions de carrière.
Donc les raisons fondamentales de notre action demeurent.
Mais ce premier recul met en évidence que le rapport de force construit commence à avoir des effets et que le ministre prend conscience que c’est bien l’ensemble de nos professions qui, aujourd’hui, est en train de combattre son projet.
Le 1er projet :
Les principaux points du projet de décret modifiant les modalités de l’évaluation des enseignants :
1/ Le chef d’établissement évaluateur unique des personnels enseignants.
2/ Des métiers bafoués : Ce qui deviendra de fait premier, ce n’est plus le coeur du métier, la capacité de l’enseignant à faire acquérir savoirs et compétences à ses élèves, mais tout ce qui est périphérique à l’acte d’enseigner.
3/ La progression de carrière dans les mains du chef d’établissement.
4/ Le gel des promotions jusqu’en 2015.
Ces projets sont donc totalement inacceptables pour les syndicats de la FSU, SNES, SNEP, SNUipp, SNPI et SNU.EP.
Le ministère ne tire aucune leçon des élections professionnelles. En effet en apportant aux syndicats de la FSU leurs suffrages, les personnels ont clairement exprimé leur rejet de telles réformes qui dégradent leurs métiers.
Pour le SNES/FSU, le SNEP/FSU, le SNUipp/FSU, le SNPI/FSU et le SNU.EP/FSU, ces projets constituent une agression frontale contre les personnels d’enseignement, d’éducation et d’orientation du second degré et transforment le rôle de l’Ecole.
C’est aussi une marque de mépris à l’égard du travail accompli par les enseignants dans leur classe.
C’est enfin une volonté de transformer des personnels concepteurs de leur métier en simples exécutants de directives imposées.
Le SNES/FSU, le SNEP/FSU, le SNUipp/FSU, le SNPI/FSU et le SNUEP/FSU sont donc décidés à réagir avec puissance et détermination. Ils exigent l’abandon de ce projet et vont, dans les jours qui Viennent, informer la profession sur les réalités de ce projet et mettre en place, avec les autres syndicats du second degré, des actions à la hauteur de l’agression qu’ils subissent.