La présentation du budget de la sécurité sociale et du budget de l’État montre que le gouvernement persiste dans son choix de baisse des dépenses publiques : 50 milliards d’économie d’ici 2017 dont 21 milliards en 2015, c’est à dire 7 milliards sur l’État et ses opérateurs, 3,7 sur les collectivités locales et 10 sur la sécurité sociale.
Les conséquences en sont malheureusement trop connues : gel des salaires des fonctionnaires, baisse des pensions et des prestations sociales, baisse des investissements des collectivités locales pourtant utiles à toutes et tous et y compris aux entreprises…
Ces économies pèsent lourdement sur nombre de salariés, de jeunes et de retraités, retraités qui ont rappelé hier la nécessité d’améliorer leur pouvoir d’achat et qui contestent la loi d’adaptation au vieillissement, notoirement insuffisante au regard des besoins. Ce programme d’économies impose aussi des restrictions au budget de la Sécurité sociale. Si le gouvernement a fini par entendre raison en renonçant au gel de l’ensemble des prestations familiales qu’il avait initialement prévu pour 2015 – ce dont la FSU se félicite – il choisit de raboter de 700 millions d’euros ces prestations, fragilisant ainsi l’ensemble de la politique familiale. La FSU conteste notamment la division par trois de la prime à la naissance à partir du deuxième enfant et les nouvelles dispositions relatives au congé parental qui vont avoir pour conséquences, derrière le paravent bien opportun de l’égalité femme/homme, de conduire les hommes, dont souvent le salaire est supérieur aux femmes, à ne pas prendre tout bonnement leur congé parental.
Et sans oublier que notre pays compte plus de 5 millions de chômeurs qui payent de manière dramatique le résultat d’une crise économique et sociale qui n’a que trop duré.
Le débat qui s’ouvre autour de ce projet de budget ne doit pas faire l’impasse sur les origines de la crise économique et financière que nous subissons depuis 2008. Elle a pour origine la crise de la finance et de la spéculation. Ce ne sont pas les citoyens qui coûtent chers, ce ne sont pas les salariés ni les retraités qui en sont la cause.
Dans ce contexte, maintenir les aides aux entreprises sans en interroger les principes et modalités c’est accepter à terme d’aller dans l’impasse. Tous les indicateurs montrent effectivement que ce sont les grandes entreprises qui sont par exemple les principales bénéficiaires du CICE. Ces aides, sans discernement ni contrôle et exigence de contreparties, non seulement ne produisent pas les résultats attendus en terme d’emplois et de retour sur investissement mais ont également de plus en plus de mal à convaincre de leur pertinence.
La FSU, qui rappelle que la France est un pays riche, tient aussi à rappeler que les dépenses de l’État sont autant d’investissements indispensables au bon fonctionnement de notre société. Les services publics et de la Fonction publique doivent pouvoir jouer tout leur rôle dans la relance de l’activité de notre pays, dans la lutte contre les inégalités et dans l’anticipation des mutations à venir.
La FSU alerte le Gouvernement sur les conséquences de ce budget pour la Fonction publique. A quelques jours de l’ouverture des négociations pour l’avenir de la Fonction publique, ce projet de budget, s’il devait rester en l’état, acte l’absence de revalorisation du point d’indice et une stabilisation des effectifs de l’État et offre peu de possibilités pour des mesures catégorielles.
Les créations de postes dans quelques ministères ne peuvent masquer plus longtemps une austérité réelle. Le gouvernement doit mettre fin au gel du point d’indice des agents de la Fonction publique.
Cependant, une politique plus redistributive et plus juste, plus porteuse d’avenir n’est guère envisageable sans réelle réforme fiscale guidée par une volonté de répartir mieux et de manière plus équitable les richesses produites. Ce n’est pas le choix actuel du gouvernement !
Améliorer la vie quotidienne notamment par l’emploi, le pouvoir d’achat et une protection sociale de haut niveau, répondre aux besoins de tous les citoyennes et citoyennes sur l’ensemble du territoire, permettre la relance dans le cadre d’un développement durable, assurer des perspectives d’avenir à toutes et tous et particulièrement à tous les jeunes, c’est à cela que doit répondre le budget de 2015. A rebours d’une austérité qui nous mène droit dans le mur, il est urgent de conduire les réformes nécessaires pour plus de justice sociale, plus d’égalité et construire des perspectives de progrès social dans le cadre d’une cohésion sociale garantie.
C’est en ce sens que la FSU portera à nouveau ses exigences notamment auprès du Conseil National des Services publics qui se met en place, et qu’elle interviendra auprès des parlementaires pour leur demander de corriger ce projet de budget.