Le projet de réforme du baccalauréat présenté en Conseil supérieur de l’éducation n’a recueilli aucune voix et celui du lycée a été massivement rejeté par les organisations syndicales dont la FSU. Comment en effet approuver des projets qui réduisent encore la qualité de l’offre de formation et laissent jouer de plus en plus librement les mécanismes des discriminations sociales, territoriales et scolaires ?
Le baccalauréat nouvelle mouture s’organise autour de quatre épreuves finales dont deux qui évalueront la « spécialité » de l’élève, et d’un « grand oral ». Ces épreuves comptent pour 60 % dans la note, le reste étant réservé à un contrôle continu. Le nouveau bac intègre pour 10 % les notes des bulletins trimestriels et pour 30 % les résultats à des épreuves communes, organisées localement, dont les sujets seraient issus d’une « banque nationale » d’épreuves. En accordant une place prépondérante au contrôle continu, le ministère de l’Éducation nationale consacre l’idée d’un « bac maison », dont la valeur risque de dépendre de la réputation du lycée. Il remet en cause le principe de l’examen en épreuves nationales et anonymes qui garantissait jusqu’à présent l’égalité de traitement de tous les élèves sur le territoire.
À la réforme du Bac répond celle du lycée. Les séries L, ES et S de la voie générale disparaissent au profit d’une organisation articulée entre enseignements communs et spécialités. Les élèves devront donc choisir trois spécialités en Première puis deux en Terminale parmi une dizaine de possibles. Il paraît difficile d’imaginer que tous les établissements seront en mesure de les proposer toutes. Les séries de la voie technologique sont en apparence préservées mais des enseignements spécifiques disparaissent, notamment en STI2D, ainsi que la cohérence des formations, désormais calquées sur celles de la voie générale. La Seconde est réduite à 26 h 30 de cours pour tous les élèves, tout le reste devenant facultatif voire aléatoire. L’accompagnement personnalisé disparaît des grilles horaires et les enseignements d’exploration sont supprimés.
Dans sa conférence de presse du 14 février dernier, le ministre Blanquer plaçait l’orientation au cœur du nouveau système mais finit ici par livrer l’information à l’orientation à des « organismes mandatés par le Conseil régional » et réduire les Psychologues de l’Éducation nationale à des missions auxiliaires au service de la gestion de flux et de la main-d’œuvre dictées par des considérations économiques locales à courte vue.
Les analyses du SNES-FSU : https://www.snes.edu/Les-pieges-du-debat.html
Votes au CSE : https://www.snes.edu/Dernieres-nouvelles-du-front.html
Pour plus d’informations : http://www.fsu.fr/-La-revue-POUR-.html POUR N°208, dossier page 17